Forum RP 18+ - Y/Y/H - Contexte réaliste/futuriste - Avatar non réaliste - Thème principal maître/esclaves - 2 races (humain/hybride) 350 mots min par post
 
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Katsuragi Shinohara [Maître]
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Katsuragi Shinohara
Messages : 25
Orientation sexuelle : Homosexuel ambivalent
Caractère : Mixte
Maitre(sse) de : Daisuke Dan
Esclave / Hybride de : Moi-même.
Amour : Qui sait ?
Katsuragi Shinohara

Maître
Lun 08 Nov 2010, 19:11


KATSURAGI SHINOHARA


« The worst thing about falling to pieces
is that humans can do it so quietly. »



IDENTITÉ

༄ SURNOM : Katsu’
༄ ÂGE : 25 ans
༄ DATE DE NAISSANCE : 17 Octobre
༄ SIGNE ASTRO : Balance
༄ NATIONALITÉ : Japonais
༄ MÉTIER : Garde du corps
༄ NIVEAU SOCIAL : Aisé
༄ FAMILLE & AMIS : Katsu’ est le dernier survivant des Shinohara. Son père génétique (inconnu) peut être encore en vie. Il n’a aucun ami mais ces dernières années, il a été proche de son mentor, Gin Otsuka.
༄ ORIENTATION SEXUELLE : Homosexuel ambivalent
༄ PARTICULARITÉS : Une profonde cicatrice verticale barre ses lèvres à droite. D’autres cicatrices moins visibles marquent son torse, ses mains et ses bras. De façon occasionnelle, il porte plusieurs piercings aux oreilles et des bagues à la main droite, tous noirs. Et un tatouage de phœnix enflammé orne son dos.




DERRIÈRE L’ÉCRAN

༄ PSEUDO & ÂGE : None ~ Majeur et vacciné !
༄ AVATAR : Tôji Fushiguro, de Jujutsu Kaisen
༄ OÙ AVEZ-VOUS TROUVÉ LE FORUM ? Via l’ancien MS y’a longtemps…
༄ VOTRE IMPRESSION SUR LE FORUM? <3
༄ LIENS DE VOTRE PERSONNAGE ? Aucun pour l’instant, peut-être un futur prédéfini pour l'homme de la fin de son histoire, Gin. Si quelqu’un est intéressé par ce rôle, me contacter par mp ^^.
༄ QUESTIONS & AUTRES INFOS ?
/!\ Certains passages de l’histoire ont un thème sensible (maltraitance, violence) mais j’espère que le contenu n’est pas trop dur…





MIROIR, MON BEAU MIROIR


Si vous lui demandiez de se décrire physiquement, Katsuragi éluderait certainement le sujet, car il n’aime pas son apparence. Il se trouve froid, quelconque et sans intérêt. De ce genre d’hommes strictes et réservés qu’on pourrait voir puis oublier immédiatement, sans même s’en rendre compte. Une silhouette toujours vêtue de noir, gris ou bleu sombres, parfois ponctués de blanc. Un corps athlétique et solide, mais banalement dissimulé sous un complet classique lorsqu’il travaille. Même pendant son temps libre, s’il lui arrive de porter des t-shirts près du corps, avec ou sans manches, ou des polos plus amples accompagnés de jeans, ceux-ci sont toujours très sobres. Ce n’est donc pas un homme qui se fait remarquer par son excentricité, mais par son austérité.
Sa grande taille, qui lui vient peut-être de son père génétique, dénote pour un japonais et lui confère une stature pouvant être aussi rassurante, qu’un peu intimidante lorsqu’il vous toise de haut : avec son 1m83 pour 74 kilos, il est plutôt mince mais taillé en V avec une taille étroite, de longues jambes élancées et un torse ferme, à la carrure plus musclée qu'elle ne l'était dans sa jeunesse. Debout il se tient souvent très droit, dans une allure digne et respectueuse, semblant aussi rigide et imperturbable que s’il était fait de marbre. Il ne se relâche qu’une fois posé, assis ou allongé, son maintien et ses attitudes sont alors plus vivantes et décontractées. Ses mains, grandes avec de longs doigts, sont légèrement noueuses et habituées au maniement des armes et aux combats à mains nues. La vie qu’il a eue l’a endurci au fil des ans et Katsuragi est devenu plus résistant à la douleur, plus fort aussi, même s’il essaie de n’en faire usage que lorsque c’est nécessaire, utilisant davantage la faiblesse des autres comme mode de défense.
Il sait que son visage rappelle à certains celui d’une poupée de porcelaine, masque pâle et peu expressif : ses traits ont beau être bien dessinés, les regards qu’il a parfois sont trop « vides » pour qu’on puisse en ignorer l’aspect glacial. Peut-être car ses yeux anthracites sont d'un gris froid et perçant comme l'acier, avec des pupilles en têtes d'épingle. Ou car sa peau d’albâtre contraste particulièrement avec la couleur sombre de ses cheveux, moyennement courts, qui descendent sur sa nuque et son nez en fines mèches d'un noir de jais, contribuant parfois à assombrir ses yeux en lui donnant un air étrangement inquiétant. La cicatrice profonde tranchant verticalement le côté droit de ses lèvres aux formes pleines, depuis qu’il a 7 ans, casse toutefois un peu l’aspect trop lisse de son visage.
Ses seules « fantaisies » sont de porter quelques piercings aux oreilles et des bagues à la main droite, tous noirs, mais il ne le fait qu’occasionnellement, selon ses envies. Et seulement visible dans l'intimité si vous le dénudez, le tatouage d’un phœnix couvre son dos tel un tableau vivant : les ailes en flammes déployées sur ses omoplates, la tête et le long cou de l’oiseau lovés sous la base de sa nuque, les serres et les longues plumes ciselées de la queue s’étendant jusque dans le creux de ses reins. Katsu’ l’a fait réaliser il y a quelques années, pour marquer sa renaissance à une nouvelle existence.
Quoi qu’il en pense, pour ceux n’étant pas décontenancé par la première impression un peu déstabilisante qu’il dégage, Katsuragi peut tout de même être perçu comme un homme désirable. Certains lui trouvent même un je-ne-sais-quoi plutôt sexy et provocateur lorsqu’une expression inattendue se dessine sur les courbes de ses lèvres, redonnant vie à son visage. D’ailleurs, lorsque le contact s'établit avec quelqu’un, Katsuragi refuse rarement de faire connaissance : engager la conversation ne l’effraie plus comme dans son enfance et il réussit dorénavant à arborer un sourire naturel, tantôt doux ou séduisant si son interlocuteur lui plaît ; tantôt moqueur ou évasif si son avis est plus mitigé. Si par contre son sourire reste aux abonnés absents, disparaît ou se fige soudainement, s’il vous semble effrayant et en nette contradiction avec son regard glacé… mieux vaut ne pas insister et faire profil bas !






MA LIBERTÉ DE PENSER


D'une nature plutôt calme et sérieuse, Katsuragi n’est pas du tout aisé à cerner. Car derrière cette façade assurée qu’on lui voit en quasi permanence et son attitude générale qui semble tenir de la plus pure indifférence que rien ne peut émouvoir ni énerver, il est pourtant capable de se montrer très autoritaire, froid et même violent. Une violence contenue cependant, qui n’intervient que sous certaines conditions ou face à quelqu'un qui s'en prend à lui ou aux personnes qu'il protège. Ainsi, une personne agressive ou violente pourrait l'amener à réagir brutalement, parfois même au delà de ce que sa raison lui dicterait en temps normal : il est profondément contre les actes de violence, de meurtre ou de viol, mais il peut lui arriver de vriller malgré lui et de perdre le contrôle…
Toutefois, il ne faut pas se méprendre sur son compte. Ce n’est pas un mauvais homme, mais il a toujours tenté de bannir les émotions et sentiments de son existence, par espoir de moins en souffrir. Mais cette coquille, à la fois fragile et solide comme du verre, n’a fait que l’emprisonner dans un cycle perpétuel de ressentiments et de solitude. Si quelque chose le heurte, si des paroles peuvent le blesser, tout ce que vous pourrez constater c’est qu’il se renfermera d’autant plus dans une froideur et une insensibilité que rien ne semble pouvoir atteindre. Avec les années, son cœur est devenu tel un lac gelé, dont les craquelures ne peuvent plus se refermer à cause des remous violents sous la surface, que la glace tente vainement d’étouffer. Et c’est seulement lorsque la pression se fait trop forte, lorsque son trop-plein d’émotions brise cette glace et le submerge, qu’il y a le plus à craindre : contrairement à la plupart des hommes, il ne réagira pas subitement en criant ou frappant du poing sur la table en guise d’avertissement. Ses colères à lui sont bien plus dangereuses car on ne les voit jamais venir et qu’elles n’ont pas de demi-mesure.
Elles surviennent principalement lors de « périodes noires » qu’il traverse, symptômes d’une sorte de dépression malsaine et incontrôlable… Rongé depuis des années par les remords, la rancœur et toutes ces émotions nées de ses souffrances passées qu’il n’a jamais pu extérioriser totalement, elles étouffent sa sensibilité et s’ajoutent à ce qu’il peut ressentir dans le présent. Elles l’enfoncent dans la noirceur de ses plus sombres souvenirs qui ne font qu’alimenter ses ressentiments, brouiller son esprit et sa raison. Des phases heureusement peu fréquentes, mais qui reviennent toujours à la même période de l’année sans qu’il puisse rien y faire : lorsqu’approche la date de la mort de son frère. Il sait alors à peu près quand elles commenceront, pas quand elles finiront. Et elles peuvent durer des semaines entières avant que quelque chose ou quelqu’un ne lui fasse atteindre le point de rupture, que cette rage étouffée se déverse enfin et que la tension retombe…
Néanmoins, il parviendra tant bien que mal à se contrôler la plupart du temps, à passer outre ces mauvais moments et à intérioriser une nouvelle fois sans que rien ne dégénère. Son calme habituel et son apparente désinvolture ne l’empêchent pas de savoir faire preuve d'une volonté, d’une patience et d'une persévérance presque à toute épreuve : c’est à double tranchant, mais il ne se passe pas un seul jour sans qu’il prenne sur lui, sans qu’il s’efface et noie toute cette violence qui l’habite pour ne se concentrer que sur l’essentiel, obtenir ce qu'il désire, même si cela doit prendre un temps considérable pour l'avoir.

C’est pourquoi le reste du temps, malgré tous ses défauts et la noirceur qu’il dissimule au fond de lui, Katsuragi reste un homme dont l’intelligence, l’assurance et la relative froideur, le rendent à la fois déconcertant et attirant auprès de ceux qu'il rencontre. Il peut se montrer aussi protecteur et rassurant, qu'effrayant et distant. Et si vous passez outre son masque impassible, vous pourrez vous rendre compte qu’il est bien plus tendre et doux qu’il n’en a l’air. Par exemple, l’acte sexuel ne se résume pas au plaisir chez lui, il s’accompagne souvent d’un minimum d’affection, de douceur. Aussi étrange que cela puisse paraître, il pourrait même faire preuve d’un certain charme provoquant et entreprenant, tout en gardant assez de conscience pour ne pas forcer qui que ce soit : si la personne n'est pas volontaire il ne s'en formalisera pas et ira trouver quelqu'un d'autre ailleurs.
À ce propos, bien que plutôt dirigeant dans ce domaine on ne peut être certain de ses préférences si on ne tente pas sa chance avec lui, ce qui peut rendre intrigante sa manière d'agir ou de séduire, car il s'accommode habituellement à son partenaire du moment et si son amant prend le dessus, il n'aura pas trop d'hésitations à s’y plier, tant qu’il n’y est pas acculé de force ! Mais si vous espérez obtenir plus que la tendresse dont il peut faire preuve, vous risquez probablement de vous heurter à sa méfiance : la seule expérience sentimentale qu'il a eu, fait qu'il ne cherche pas à s’attacher à un homme en particulier, attendant sans doute la bonne personne qui pourra lui montrer que l'amour n'est pas qu'un mot qu'on prononce sans le penser, mais un véritable sentiment qui pourrait enfin faire fondre la glace…

Quant aux esclaves ou hybrides qu'il prend auprès de lui, ils ne sont pas de simples jouets à ses yeux, mais des compagnons destinés à briser les murs de sa solitude. Des personnes dont il prendra soin autant que possible, qu’il respectera et qu’il pourrait même envisager d’aider à retrouver légalement leur liberté, sans pour autant que ça mette en doute sa capacité à se faire obéir dans sa propre demeure : il reste chez lui, libre de faire ce que bon lui semble. Et s'il pourrait donner l'impression de se laisser manipuler par ses propres esclaves en se montrant trop compréhensif avec eux, il est très peu probable qu'il se soumette à leur quatre volontés et il ne serait pas bon du tout pour eux de le pousser à bout !






IL ÉTAIT UNE FOIS...


Le Japon, Kyoto.
Un charmant petit pavillon aménagé, une famille aisée.
Un père, une mère et un frère aîné.
En apparence, voilà tout ce qu’un enfant pourrait désirer.
En apparence seulement…

Car si les Shinohara pouvaient sembler unis, vus de l’extérieur, de l’intérieur il en était tout autrement.

Shigeo et Miyae Shinohara, les parents, n'étaient pas très intéressés par leur rôle envers leurs deux enfants et ne firent jamais réellement preuve d'amour ou d'attention envers eux, les laissant livrés à eux-mêmes la plupart du temps, trop occupés qu'ils étaient par leurs propres problèmes : Les deux adultes ne parvenaient que rarement à un point d'accord et les disputes étaient plus que fréquentes et violentes… La différence de caractère entre la mère, calme et douce d'apparence mais assez frivole, et le père autoritaire, terriblement jaloux et aimant la bagatelle, avait d'abord fait de bonnes étincelles entre les deux car chacun trouvait en l'autre quelque chose qui l'attirait… Mais après six ans de vie de commune, la situation commença à changer.




« Welcome to this cruel world… »


Tandis que son frère, Takeshi, âgé de 5 ans de plus que lui, commençait tout juste à faire ses premiers pas à l’école, Katsuragi lui, venait à peine de voir le jour à l’hôpital général, où sa mère était allée accoucher. Seule. Les médecins avaient été surpris de ne pas voir l’époux pour ce moment habituellement important dans la vie d’un couple, mais la jeune femme avait simplement prétexté qu’il n’avait pu se libérer pour « raisons professionnelles »… Le travail dura six heures avant que les premiers cris du bébé ne se fassent entendre, laissant la mère épuisée. Et si, comme toute mère, l’instinct la poussait à aimer cette partie d’elle-même venant de naître, aucun sourire de bonheur n’illuminait son visage lorsqu’on lui rendit le petit être emmailloté et tremblant. Les deux paires d’yeux se croisèrent longuement, des prunelles grises attentionnées et pourtant tristes, face à des prunelles de ce bleu commun à presque tous les nouveaux nés, éveillées mais remuées par le souffle rapide et fébrile des petits poumons goûtant l’air pour la première fois. Puis le bébé ferma ses paupières en silence, s’endormant contre le cœur battant familièrement à ses petites oreilles… Durant ces quelques instants d’innocence pure, Katsuragi venait de vivre sans en être vraiment conscient, le seul véritable échange d’amour qu’il aurait avec sa mère.

Car par la suite, tout ne fut que dégradation de mal en pis. Le principal malheur venant du fait qu’avant même sa naissance, le nourrisson était devenu le centre d'une querelle entre les deux parents, car le père soupçonnait que cet enfant ne soit pas de lui : il effectuait un long voyage d'affaires au moment supposé où le bébé aurait été conçu et il avait retrouvé nombre d’indices prouvant l’adultère commis par sa femme, qui s'évertuait malgré tout à nier l'évidence qu'elle avait un amant…
Ainsi rejeté par Shigeo qui refusait de reconnaître son existence, et délaissé peu à peu par sa mère au fur et à mesure que les querelles s'intensifiaient, Katsuragi se retrouva seul, à être plus ou moins élevé par son frère aîné. Un frère pris entre deux feus, qui lui en voulait déjà un peu d'être à l'origine de cette agitation de moins en moins supportable. Une situation qui s'aggrava encore lorsque le père se mit à battre leur mère…




« Home sweet home »


Une ambiance de dégoût, de colère, de mépris et de méfiance.
Une violence quotidienne et un mal-être constant qui berça le début de la vie de cet enfant non désiré, le conduisant à se replier sur lui-même pour ne pas déclencher la colère de l'un ou de l'autre au moindre mot… En grandissant, que ce soit à l’école ou à la maison, il ne parlait pas, ou seulement très peu. Il suivait les indications qu'on lui donnait, travaillait sérieusement mais sans montrer le moindre intérêt pour les activités scolaires : rien ne le touchait, rien ne le faisait vraiment sourire ni rire avec sincérité. Certains de ses professeurs s’inquiétaient face à la passivité de ce garçon solitaire et silencieux qui ne se faisait aucun ami, mais chaque fois qu’ils tentaient de s’en mêler, Katsuragi se renfermait davantage dans son isolement et le lendemain des entrevues parents-professeurs, il devenait littéralement impossible de lui arracher le moindre mot, car chaque question embarrassante des professeurs, posée aux parents en classe, avait des retombées brutales dès que ce petit monde rentrait à la maison… Au point que le jeune enfant ne semblait plus être que l’ombre de lui-même, tel un pantin de porcelaine totalement déconnecté de la réalité.

C’est ce qui amena l’un de ses enseignants à considérer les choses plus sérieusement, un matin en mars, conduisant le petit garçon dans le bureau du Directeur de l’école primaire.

- Monsieur Shimada ?… Voici l’élève dont je vous ai parlé.
- Ah oui. Je vous remercie de me l’avoir amené.
- Katsuragi-kun, dis bonjour à Monsieur le Directeur.
- …
- Katsuragi-kun…
- Allons, allons, ce n’est pas grave. J’étais également très timide à son âge.
- … Je doute qu’il s’agisse de simple timidité Monsieur. Comme je vous l’ai déjà dit, je crains que…
- Je le sais. Mais il est inutile de parler de ça devant lui.
- Bien, Monsieur.
- … Mon garçon, tu veux bien aller t’asseoir là-bas ? Ce ne sera pas long.

Sans un mot, l’enfant de sept ans regarda le Directeur aux cheveux grisonnants lui sourire avec bienveillance tandis qu’il sentait le poids de sa large main posée sur son épaule osseuse. Puis, toujours en silence, il alla s’asseoir sur le siège que l’homme lui avait désigné, à l’autre bout de la pièce. Aucune expression particulière ne pouvait se lire sur son visage pâle et ses yeux anthracites fixèrent simplement le vide devant lui sans même s’intéresser aux quelques magazines pour enfants étalés sur la table, que les pointes de ses chaussures vinrent effleurer dans son immobilité. Un long moment, les deux hommes restèrent silencieux à contempler le garçon, à la fois perplexes et inquiets face à cette vision d’une innocence désenchantée. Ce qui les mettait le plus mal à l’aise restait pourtant les larges traces bleuies marquant la peau blanche du cou gracile de l’enfant sous les quelques mèches d’un noir de jais qui ne les masquaient qu’à peine. Et le pansement rougi couvrant grossièrement le coin droit de sa bouche, laissant deviner une profonde coupure… Les stigmates de violences dont ils n’avaient pas jusque-là mesuré la gravité.

- Monsieur… Il faut faire quelque chose. J’ai essayé de m’entretenir avec ses parents plusieurs fois, mais chaque fois ils ont délibérément ignoré toute question d’ordre privé et j’ai l’impression que cela n’a fait qu’aggraver la situation… Jusqu’à ce matin, où il est arrivé dans cet état.
- Si les parents refusent de parler, vous savez que nous n’avons pas la liberté d’interférer, malheureusement… Et lui ? Avez-vous essayé de lui faire dire ce qu’il se passait, qui lui a fait ça ?
- Bien sûr, c’est même la première chose que j’ai faîte ! Il reste muet, comme s’il ne m’entendait pas. Pourtant, vous avez bien vu par vous-même, demandez-lui de faire quoi que ce soit et il le fera sans même rechigner. Sauf pour ce qui est de parler… À côté de ça, il est très sérieux en classe et c’est certainement l’un de mes élèves les plus brillants. Mais ignorer plus longtemps ce… ce genre de choses… serait criminel ! Je ne sais plus quoi faire, Monsieur…
- Je comprends et je suis de votre avis. Il n’y a pas d’alternative. Reconduisez-le à sa classe, prenez soin de lui, essayez de le faire parler, réagir… Et je veux votre rapport ce soir sur mon bureau, je le transmettrais demain aux services sociaux… en espérant qu'ils puissent intervenir.

De là où il était, les murmures des deux hommes ne lui parvenaient que de manière lointaine, mais il en connaissait déjà la teneur. Avant de l’amener dans cette pièce, son professeur avait voulu lui faire dire comment il avait eu ces bleus sur son cou et cette blessure, dont il ignorait encore que la cicatrice lui resterait à vie… Mais il n’avait rien dit. Jamais il ne le dirait, parce que c’était « sa faute » après tout. Il avait accepté le fait que son « père » ne l’aime pas. Il avait accepté sans lutter autrement que par ses larmes, quand cet homme l’avait saisit violemment par le cou et tailladé avec un couteau, le matin-même lors du petit-déjeuner, pris de colère pour on ne sait quelle raison. Sauf peut-être celle qui faisait que ce garçon n’était pas « son » fils et qu’il ne supportait pas sa présence dans la même pièce que lui, qu’il abjurait tout simplement son existence. Katsuragi apprenait ainsi chaque jour à accepter, par la force, qu’il n’était qu’une erreur de sa mère et n’avait aucun droit de vivre ni d’en vouloir à cet homme n’ayant jamais souhaité sa venue au monde !
Malgré ce calme presque morbide et cette douceur fragile d’enfant docile, derrière son mutisme pouvant laisser croire à une forme d’autisme, Katsuragi était pourtant un enfant éveillé et réfléchi. Il ne voulait pas parler de ces violences subies car mettre quelqu’un au courant ne ferait que leur donner l’importance et la réalité qu’il leur refusait en les ignorant… Il ne se plaignait, ni ne se débattait jamais, ses yeux gris n’exprimant que le vide profond dans lequel il s’enfonçait toujours plus pour oublier la douleur. Il était déjà la proie d’un désespoir sans nom et ne désirait qu'une chose : disparaître dans l’ombre, comme ces secrets, pour échapper à l'emprise carcérale et violente de cette « famille » décomposée.




« Mom… I’m sorry ! »


Le silence.
C’était si peu habituel dans cette maison où les cris résonnaient presque en permanence, que l’aîné coupa le son de la télévision pour s’assurer qu’il ne rêvait pas. Takeshi venait d'avoir 19 ans. Sans emploi fixe lui permettant de se trouver un logement décent et accessible à ses revenus limités, il était bien obligé de vivre dans cet enfer quotidien avec son cadet et leur parents. Pourtant, oh combien il aurait voulu quitter cet endroit ! La violence des disputes conjugales était un véritable calvaire… Les hurlements, les coups, les pleurs. Et son petit frère qui ne disait jamais un mot, à peine plus vivant qu’un fantôme errant d’un coin de pièce à un autre pour ne pas qu’on le remarque, pour qu’on oublie son existence. Entre pitié, attachement et dégoût, ce gosse l’horripilait, tout était de sa faute… Si seulement il n'était pas venu au monde !… Qu’avait-il fait encore pour que ça explose ? Et où était-il maintenant que tout baignait dans un silence effrayant ?
Take’ appela, mais il n’eut aucune réponse. Ni de Katsuragi, ni des parents. Toutes les pièces, l’une après l’autre, étaient vides… Sauf une. La cuisine. Sur le bois clair du parquet, des traces de pieds nus, poisseuses et rouges sombres qui semblaient s’enfuir de la pièce en titubant vers la porte donnant sur le jardin, grande ouverte. Du côté opposé, derrière le comptoir à l’américaine que le père avait fait construire quand ils avaient modernisé la maison, un corps étendu, inerte et baignant dans une mare de sang carmin sur laquelle s’était encrées plusieurs traces. Les mêmes pieds nus, dérapant dans ce qui avait dû être de la précipitation. Les traces de mains aux doigts écartés qui s’étaient ensuite posées sur la peau cireuse du visage de leur mère, les iris gris-perle ne reflétant qu’une expression d’effroi pétrifiée. Les bras, les hanches, les cuisses ouvertes et bleuies, à peine recouvertes par sa robe déchirée et souillée, laissaient deviner les sévices qu’elle avait encore dû subir avant de succomber. Et sur le torse, une quinzaine d’entailles profondes et béantes d’où s’écoulait la vie…
Spectacle morbide. L’aîné contempla avec horreur et hébétude son père, assis près du cadavre. Le dos appuyé avec épuisement contre la porte d’un placard bas, Shigeo regardait le corps sans vie de son épouse d’un œil hagard et insensé. Rage ou folie l’ayant poussé à ce massacre, tout ce qu’il en restait n’était que silence et culpabilité, la lame du couteau de cuisine brillant encore dans sa main, écarlate. Ses lèvres remuaient, mais seuls quelques rares mots étaient audibles dans la suite sans fin d’injures marmonnées qui s’en échappaient :

- … Salo*e… l’avait qu’à pas me… et son… bâtard… fuyard… bon qu’à… crever aussi… perd rien… pour attendre… sa faute… sale mioche…

Takeshi venait de comprendre une part infime de ce qui avait dû se produire. Son frère était là, dans la pièce, quand Shigeo avait tué leur mère et… Il sortit immédiatement de la cuisine en l'appelant, partagé entre la crainte qu'il soit lui aussi blessé mortellement et une montée de colère, ne pouvant s'empêcher de lui en vouloir d'être la cause indirecte de ce massacre !

- Katsu’… Katsu’ où tu te caches ?!… Katsu’ c’est Take’… Réponds-moi !…

Rien. Dans la maison, dans le jardin, personne ne répondit une fois encore. Takeshi revint dans la cuisine, où le cauchemar n’avait malheureusement pas disparu. Il contacta aussitôt la police, annonçant le meurtre de sa mère et la disparition de son frère.




« It’s your fault »


Déboussolé par le crime que Shigeo avait commis et auquel il avait assisté, impuissant à défendre sa mère, l’adolescent silencieux n’avait rien trouvé de plus censé que de faire une fugue pour échapper au souvenir de cette vision et à la folie de cet homme qui le haïssait. Mais seul, pieds nus, tâché du sang qu’il avait tenté de contenir et lui-même amoché, il n’était pas allé bien loin. Trois jours suffirent pour qu’un employé ferroviaire ne contacte la police et les informe qu’il avait vu un garçon blessé, caché dans l’un des wagons rangés au dépôt pour réparation : malgré plusieurs tentatives, quand l’homme avait essayé de le faire sortir de sa cachette pour le conduire à l’hôpital, Katsuragi avait refusé de bouger, recroquevillé sur lui-même et muet comme une tombe, le corps tremblant de froid. La faim lui tordait l’estomac mais n’atteignait pas sa conscience tétanisée.
Quelques heures plus tard, il put entendre de nouvelles voix parler de lui. Celle de l’employé, et celle d’un autre homme, un policier sans doute, donnant les directives à ses hommes afin de le faire sortir de son trou. Beaucoup de patience fut nécessaire pour y parvenir… et encore plus pour arriver à lui soutirer ne serait-ce qu’un mot sur le chemin de l’hôpital, escorté par deux inspecteurs. Compte-tenu de son état nécessitant des soins immédiats, ils avaient préféré l’accompagner directement avec l'ambulance afin de pouvoir l’interroger sur place, sous la surveillance d’une infirmière zélée et très maternelle envers ses patients.

- Alors… on peut lui parler ?
- Il est encore sous le choc. Son nez a pris un mauvais coup. Il a plusieurs coupures profondes mais nettes sur les bras et le torse, une plaie superficielle sur la joue et il semble n’avoir rien avalé depuis trois jours… Mais il est solide, il s’en sortira.
- Ce n’est pas ce que je vous ai demandé… Est-ce qu’on peut l’interroger ?
- Humpf… Les flics, tous les mêmes hein ?… Oui, vous pouvez lui parler, mais ne le fatiguez pas, ce n’est qu’un gosse ! Vous avez cinq minutes. Ah et s’il vous donne son nom, prévenez-moi, pour le formulaire d’accueil.
- On n’y manquera pas ! Laissez-nous seuls avec lui maintenant.
- … Comme vous voulez… Ah j’vous jure !

- Bien… Alors jeune homme, je suis l’inspecteur Matsuda et voici mon collègue, l’inspecteur Yori. Nous sommes là pour t’aider et comprendre ce qui t’est arrivé… Déjà, comment t’appelles-tu ?
- …
- … Tu es en sécurité ici, tu n’as rien à craindre. On a besoin de ton nom pour prévenir ta famille, tu comprends ?
- …
- … Hum, Matsuda-San, je peux vous parler un instant ?

Le plus jeune des deux inspecteurs prit son collègue à part sans quitter la pièce, jetant simultanément quelques œillades vers le lit de l’adolescent étendu là, qui les ignorait totalement bien qu’il leur ai jeté un bref coup d’œil à leur entrée dans sa chambre, avant de détourner les yeux pour regarder par la fenêtre en silence.

- Il est sans doute trop tôt pour le faire parler… On pourrait faire une recherche dans la liste des personnes disparues. D’après l’infirmière, son dernier repas remonte à trois jours et il doit avoir quoi, quatorze-quinze ans à tout casser ? S’il n’a pas été victime d’un enlèvement ou de maltraitance, ça peut aussi être un accident ou une fugue qui a mal tourné… Ses proches ont certainement dû signaler sa disparition.
- Oui. Allez prévenir le poste pour qu'ils consultent les avis de recherches récents et anciens pouvant correspondre à son signalement. Je vais rester là encore un peu et essayer de voir ce que je peux en tirer. Je vous retrouve dans le couloir.

Une fois seul avec Katsuragi, l’inspecteur d’âge mûr vint se rasseoir près du lit. Après quelques secondes d’observation, il tenta de reprendre ses questions où il les avait laissées, tout en guettant le retour de l’infirmière.

- J’imagine que ce n’est pas facile pour toi et tu ne me connais pas, mais parler peut t’aider à surmonter tout ça.
- …
- Et puis tes parents doivent s’inquiéter et te chercher partout, tu ne crois pas ?
- …
- … Bon oublions ça… Tu ne veux pas juste me dire ton nom ? Ou me raconter ce qui t’est arrivé ?… Comment tu t’es blessé ?
- …

Ses questions restaient vaines, malgré toute la prévenance dont il faisait preuve à l’égard du garçon et l’inspecteur en soupira discrètement, juste quand l’infirmière réapparaissait pour mettre fin à l’interrogatoire et déposer un plateau repas sur une table mobile qu’elle cala près du lit, devant l’adolescent.

- Les cinq minutes sont écoulées Monsieur l’inspecteur, il est temps de le laisser se reposer !
- Grmpf… On ne peut pas dire que vous aidez avec vos soi-disantes cinq minutes !
- On ne discute pas les ordres du médecin, allez oust ! Ce pauvre gamin vous a assez vu pour aujourd’hui ! Revenez demain si vous voulez.
- C’est ça, on reviendra…

- Ah là là… Ne fais pas attention à ce grincheux, il n’en a pas l’air comme ça, mais je suis sûre qu’il est doux comme un agneau derrière son air bourru ! Alors… Voyons voir… Le docteur t’a prescrit une dose de calmant, elle doit commencer à faire effet. Tu as mal encore ?
- …
- Bon… Si ça devient douloureux, tu n’auras qu’à m’appeler en appuyant sur ce petit bouton, là. J’arriverais tout de suite ! Je suis jamais loin de toute façon.
- …
- Essaie de manger un peu et de te reposer, ça te fera du bien et ne pense plus à tout ça… Ce ne sera plus qu’un mauvais rêve d’ici quelques temps et tu seras bientôt rentré chez toi !

L’infirmière s’éloigna, souriant encore pour le rassurer, mais à mi-chemin de la porte, une voix à peine perceptible se fit entendre.

- Non.
- … Comment ?
- …

Son patient n’avait pas remué ni détourné le regard de la fenêtre où la nuit commençait à poindre. Croyant avoir rêvé sans doute, la femme repartit une nouvelle fois vers le couloir. Seulement quand elle allait fermer la porte derrière elle, à nouveau elle entendit la même voix murmurante, douloureuse et froide, venant du lit où pourtant rien n’avait changé.

- C’est ma faute.

Troublée, elle hésita à revenir, mais le silence reprenant ses droits et la lumière rouge d’une autre chambre se mettant à clignoter à quelques mètres de là, elle y renonça et laissa finalement son patient prendre un peu de repos.




« You’re so wrong ! »


- Hey… Tu m’écoutes, oui ?… J’en ai marre de toi ! Je me casse le cul à bosser pour deux, qu’on ait au moins de quoi manger et toi t’es même pas fichu d'ouvrir la bouche pour me dire quelque chose ?!
- …
- Mais parle, bon sang !
- …
- J’te jure… Il avait raison le vieux, t’aurais mieux fait d’y rester ce jour-là, au moins je me traînerais pas un boulet pareil ! J’aurais jamais une vie normale à cause de toi !… Toujours là, à me regarder et à te taire… Si au moins tu répondais ! Mais non, tu préfères me juger et te la fermer, jouer les innocents… Tu me donnes envie de te…
- … Excuse-moi.

S’excuser d’exister.
Demander pardon d’être en vie.
Il lui semblait n’avoir fait que ça durant ces dix-huit dernières années. Les seuls mots qu’il pouvait prononcer sans risquer de s’en prendre une… Et encore. Take’ n’arrivait pas à lui pardonner d’avoir détruit leur famille par sa simple présence. Cela faisait presque cinq ans déjà que Shigeo s’était donné la mort, après avoir assassiné sa femme. Les policiers n’avaient pas mis longtemps à retrouver les traces de l’avis de recherche et Katsuragi avait été contraint de retourner vivre avec son frère, placé sous sa tutelle car encore trop jeune pour subsister seul… Depuis, Takeshi supportait de moins en moins d’avoir à tenir le rôle d’un parent de substitution, légalement responsable de lui jusqu’aux 21 ans de son cadet. Plus rien n’allait à présent. Son boulot minable lui portait sur les nerfs. Les factures, sa vieille bagnole, le temps pourri de ce mois de novembre, la passivité et le silence de son frère… même simplement le voir l’exaspérait désormais ! Par dessus le marché, il n’avait plus le loisir de sortir autant qu’il le voulait avec ses amis, même s’il trouvait encore le moyen de ramener parfois des femmes à la maison. Chaque fois une différente, dont les gémissements traversant les murs à la nuit tombée empêchaient Katsu’ de fermer l’œil.
Jusqu’au soir où Take’ surprît l’une de ses conquêtes en grande entreprise de séduction avec son frère… Qui lui, en réalité, n’y était pour rien : la jeune femme était venue d’elle-même le trouver dans sa chambre tandis que l’aîné était sorti acheter de quoi manger. Elle s’était mise en tête de séduire le « mignon p’tit frère » comme elle s’amusait à l’appeler. Plus mal à l’aise et maladroit qu’autre chose, Katsuragi tentait de la repousser, refusant de répondre à ses avances alors qu’elle lui forçait la main. Lui n’avait aucun intérêt pour les femmes. Le souvenir du cadavre froid de sa mère le hantait à tel point qu’il éprouvait une totale aversion à l’idée de reposer ses mains sur un corps semblable ! Mais tout ce que vit l’aîné en pénétrant dans la chambre, fut la jeune femme sur le lit, assise à califourchon sur le corps allongé de son frère, en train de le déshabiller…

Une méprise qui prit malheureusement des proportions bien plus graves qu’une simple histoire de jalousie fraternelle : la dévergondée fut mise à la porte séance tenante et la frustration de Takeshi se déversa une fois de plus sur son frère, qui selon lui, avait dépassé les bornes. Non seulement il lui pourrissait la vie, mais en plus il se permettait de toucher à sa « copine » ?!… L’aîné avait définitivement changé au fil des années. Devenu froid, vindicatif et cruel envers son jeune frère, il ne parvenait plus depuis longtemps à faire la part des choses et à dissocier ses propres sentiments fraternels de la mauvaise influence et du dégoût que son père avait éprouvé pour ce « bâtard né d’un adultère ». Katsuragi avait alors acquis la position peu enviable de souffre-douleur, pour passer la colère récurrente que Take’ ressentait à son encontre. Toutefois, ce jour-là lui fit franchir un nouvel échelon dans la dégradation et l’insignifiance de son existence, auquel il ne s’attendait pas… S’il s’était habitué aux mots durs, aux insultes, au mépris et aux coups de ce défoulement perpétuel, taisant sa douleur et subissant sans révolte, Katsu’ fut pourtant incapable de supporter plus longtemps la violence de son frère ce jour-là.




« I need… Help… »


Les cris résonnaient dans la chambre, ses plaintes étouffées autant que les sons rauques de Takeshi, souillant sa nuque, l’étourdissaient. Son corps se tordait de souffrance sous le poids de son aîné, sous les coups frappés et l’assaut déchirant de sa nudité. Ses larmes brouillaient ses yeux crispés, nouant sa gorge emprisonnée par une poigne de fer, plus capable de formuler la moindre excuse ni la moindre tentative d’explication qui aurait pu mettre fin à la colère de son frère ! Plus la douleur s’intensifiait, son sang s’échappant de ses blessures, plus il se sentait disparaître dans le néant. Mais ce néant qu’il croyait avoir toujours désiré, était plus terrifiant que ce qu’il avait jamais pu imaginer… Car l’abus qui l’avait mit au supplice plus d'une heure durant, dérivait peu à peu dangereusement vers une tentative de meurtre : Katsuragi suffoquait et sentait sa vie lui échapper alors que son aîné, emporté par sa violence exutoire, ne semblait plus vouloir lâcher prise, oppressant cruellement sa gorge et lui coupant littéralement le souffle… Ce fut comme un déclencheur dans l'esprit du jeune homme, si passif auparavant. Meurtri de toutes parts, envahi par un froid glacial empli de douleur et de colère, Katsu’ crût sentir son cœur se briser alors que pour la première fois, il n’avait pas d’autre alternative que de lutter s’il voulait rester en vie ! Plus de fuite possible, plus de silence aveugle, plus d’excuses misérables… Il en naquit une telle rage, que toutes ses émotions refoulées durant ces longues années explosèrent subitement. Détresse, souffrance, humiliations… Pourquoi devait-il subir ça ?! Il n’avait rien fait de mal ! Il avait le droit d’exister !



Lorsqu’il reprit pied dans la réalité, Katsu’ errait dans une ruelle déserte à une bonne vingtaine de pâtés de maison de la demeure des Shinohara. À peine vêtu d’une chemise blanche déchirée, il était couvert du sang et des derniers fluides de son frère… Tout le bas de son corps n’était plus que souffrance latente. Son cou bleui était profondément marqué par l’ombre des doigts l’ayant étranglé. Ses jambes blessées par les coups reçus, peinaient à le soutenir et une douleur lancinante dans ses pieds nus lui fit réaliser qu’il s’était profondément écorché à force de marcher -ou de courir ?- sur le goudron caillouteux. Depuis combien de temps avançait-il dans l’obscurité de la nuit ? Il s’immobilisa alors, son regard hagard et vide cherchant à se rappeler ce qui s’était produit, mais la douleur était autant physique que morale au fil des souvenirs qui lui revenaient et les larmes ne tardèrent pas à remonter… Ses doigts crispés, poisseux de sang, ne tenaient plus la double-lame courte, qu’il avait utilisée dans un état second. Une arme de collection que Takeshi exposait sur son bureau, près du lit. Katsu’ avait tâtonné fébrilement, tel le sursaut d’un condamné, pour l’atteindre et en frapper son frère de toutes ses forces, le suppliant pour qu’il cesse de le détruire ! Dorénavant, il ne restait plus que la violence et le désespoir de son geste qui lui barraient le cœur, noyé de remords. Et il prit conscience peu à peu qu’il ne pouvait plus rentrer chez lui… Jamais. Il s'enfuit donc de nouveau, comme quelques années auparavant, mais cette fois-ci sans laisser de trace derrière lui.

La police de Kyoto enquêta un certain temps sur la mort de Takeshi Shinohara et la disparition de son frère cadet, Katsuragi. Les analyses de la scène de crime révélaient des traces de lutte, de fluides et de sangs appartenant aux deux frères, ainsi que des traces diverses appartenant à d’autres personnes inconnues qui avaient pu passer par la chambre de Take’ ce jour-là ou pendant ceux précédant sa mort. Mais l’arme du crime ne fut jamais retrouvée et ils ne parvinrent pas à déterminer avec certitude s’il s’agissait d’un meurtre ou d’un assassinat prémédité. Ni si le frère cadet avait tué l’aîné, ou s’il était lui-même une victime, que le véritable tueur aurait fait disparaître pour une raison qui leur échappait… Deux ans plus tard, sans témoin ou piste sérieuse, ni famille survivante à qui rendre des comptes sur l’avancée des recherches, l’affaire finit par être classée dans l’attente de nouveaux éléments, mettant ainsi fin aux investigations.
La disparition de Katsuragi, elle, dura près de sept ans. Jusqu'à ce qu'il refasse surface ici, à MS-Town, bien loin de sa ville et de sa vie passée qu’il n’a cessé de fuir toutes ces années. Il a 25 ans désormais et ne manque de rien, financièrement parlant. Travaillant comme garde du corps, sa réputation dans ce milieu est bonne sur le plan professionnel, mais plus mitigée en tant qu’homme : on le décrit comme un personnage froid, peu bavard et implacable qui ne rate jamais un contrat, quitte à devoir tuer pour protéger la personne qui l'a engagé.

Quant à ce qu'il a fait pendant ces sept années gardées sous silence, il est le seul à vraiment le savoir.
Certains racontent que pour survivre, au début, il est devenu voleur ou a été contraint de vendre son corps sur le trottoir. Il serait alors tombé sur un homme, garde du corps dans la vie professionnelle, qui l’aurait tiré de sa misère et lui aurait tout appris des ficelles du métier. D’autres ajoutent encore que ce « bon samaritain » aurait été aussi son seul amour… Mais tout ça, c'est uniquement du domaine de la supposition, des ouï-dires ou des fantasmes que seul Katsuragi pourrait nier ou confirmer. À vous de voir si vous parviendrez à le faire parler de ce qu’il n’a jamais dit à qui que ce soit jusqu’ici ?


 End .



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Mar 08 Mar 2011, 23:48
Re-Bienvenue,

Fiche validée et bon rp !

Ton appartement se situe Résidence Bloody N°6.
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Katsuragi Shinohara [Maître]