Forum RP 18+ - Y/Y/H - Contexte réaliste/futuriste - Avatar non réaliste - Thème principal maître/esclaves - 2 races (humain/hybride) 350 mots min par post
 
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Hiyuki Kurenai [Esclave Homme]
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Hiyuki Kurenai
Messages : 32
Orientation sexuelle : Homosexuel ambivalent
Caractère : Mixte
Maitre(sse) de : Son âme, à defaut de plus…
Esclave / Hybride de : Shiro Taiga
Amour : L’amour peut tuer... il croit porter malheur à ceux qu’il aime.
Hiyuki Kurenai

Esclave homme
Lun 13 Sep 2010, 05:46
Carte d'Identité


Hiyuki Kurenai
◊ Nom : Kurenai
{Pourpre}
◊ Prénom : Hiyuki
{Feu (Hi) et Neige (Yuki), l'association de ses yeux et de ses cheveux.}
◊ Surnom : Hiyu, Yu, Lapin…
◊ Âge : 20 ans environ.
◊ Nationalité : Japonais
◊ Orientation sexuelle : Il n'a expérimenté que les relations homosexuelles et n'a jamais été « celui qui prend » mais c'est davantage par un manque d'opportunité que par son propre choix… il pourrait donc sans doute être ambivalent avec son (ses) partenaire(s) sans que cela lui pose vraiment de problème.

◊ Feat : Tsurumaru Kuninaga
◊ Manga : Touken Ranbu


Physique


◊ Apparence : L'allure un peu androgyne d'un jeune homme conservant encore quelques traits adolescents, Hiyuki mesure environ 1m72 pour 60 kilos. Un torse délicatement sculpté, taillé en V ; des épaules déliées ; des hanches droites qui dessinent une courbe à peine visible au niveau de son bassin et de longues jambes élancées. Ni trop frêle, ni trop musclé bien que sa fine musculature soit parfaitement visible sous sa peau diaphane. Son corps svelte à l'ossature bien marquée donne par contre souvent l'impression qu'il est un peu trop maigre. Toutefois, il ne faut pas trop s'y fier car il n'est pas suffisant de le juger à sa simple carrure si l'on veut connaître ses capacités physiques. Ces apparences trompeuses peuvent s'avérer utiles parfois : qui aurait peur d'un adolescent aux airs angéliques ? Cela dit, il utilise très rarement la force pour parvenir à ses fins, préférant à cela la ruse ou l'utilisation de déviants pour contrebalancer ses faiblesses.
Il adopte généralement une attitude calme et déterminée. Pas offensif, juste immuable, bien que légèrement sauvage, tel un petit animal qu'il faudrait apprivoiser. Il n'a pas des mains de tueur, d'ailleurs rien dans son apparence ne sous-entend une quelconque violence et encore moins si on prend le temps d'observer sa façon de se déplacer : une démarche lente comme si rien n'avait assez d'importance en ce monde pour le faire se presser ou accélérer le pas. Ses mains en poches régulièrement, lorsqu'il ne s'en sert pas pour autre chose. Il passe, on le voit ou non. On lui parle, il répond ou non. Présent mais absent à la fois.
◊ Yeux et cheveux : Très certainement ce que l'on remarque en premier chez lui… De naissance, il souffre d'une maladie génétique de déficience de la pigmentation, une forme d'albinisme. Il possède donc des cheveux totalement blancs et des yeux d'un pourpre pâle aux reflets rouges dont les pupilles sont presque invisibles car masquées par la teinte de son iris sanguin. Il coiffe généralement sans trop d'attention ses mèches neigeuses, lisses, effilées et moyennement courtes à l'exception de quelques unes beaucoup plus longues sur sa nuque.
Ces caractéristiques très singulières ne lui facilitent pas la vie… Lorsqu'il le peut, il cerne de crayon noir ses yeux fragiles afin d'atténuer l'impact des rayons solaires. Et rendus plus ou moins inexpressifs par leur couleur écarlate, ses iris sanguins l'empêchent parfois de faire passer ses émotions de manière naturelle. Ainsi, quand il vous regarde, ses grands yeux semblent à la fois vous transpercer pour déceler ce qu'il y a au plus profond de vous et ne pas voir vraiment, tel un aveugle. Sa vue est d'ailleurs un peu moins bonne que la moyenne, ce qui l'amène souvent à fixer les choses et les personnes avec une grande insistance. Il peut alors faire penser à ces petits lapins aux yeux rouges, fragiles créatures innocentes.
◊ Visage : Le menton et le nez droits, affinés ; la bouche bien dessinée, aux lèvres pleines mais discrètes et ourlées délicatement comme des pétales. Son visage pur forme un bel ovale et de par la douceur mêlée d'absence qui en émane, ses traits délicats pourraient être perçus comme légèrement efféminés, associés à ses grand yeux à la couleur envoûtante et aux longs cils clairs.
◊ Goûts vestimentaires : Variés. Aléatoires. Selon ce qu'il aime, ce sur quoi son regard se pose, ce que ses mains viennent à toucher. Faire un choix définitif est un concept qu'il ne veut pas prendre en compte pour ce genre de choses, car de toute façon, il ne possède en tout et pour tout qu'une seule tenue qu'il portait sur lui à son retour en cage… à savoir un kimono simple avec hakama et capuchon, blanc à doublure bleu-grise. Cependant, il n'a rien contre les basiques modernes plus « occidentaux ». Niveau accessoires, un simple collier en corde tressée orne son cou et une paire de gants noirs protège ses mains -à l'exception de trois doigts découverts- quasi semblables à ceux utilisés pour pratiquer le tir à l'arc.
◊ Signe distinctif : Un tatouage en forme de quartier de lune sous l'épaule gauche, juste tracé d'une ligne brun clair sans remplissage. Symbole de l'enfant de la Lune, plus à l'aise dans l'obscurité de la nuit qu'en plein jour sous le soleil.




Caractère


◊ Généralité : Hiyuki est à la fois tout et son contraire, un caractère brut dans un écrin de velours… Un être étrange. Son long séjour en cage a sans doute influencé son évolution récente mais malgré cela, déjà par le passé il a toujours été un garçon « à part » et il dégage encore une présence particulière, différente des autres. De par son physique d'abord, qui l'a conduit petit à petit à se renfermer un peu sur lui-même, à se faire discret et à ne pas toujours dire à haute voix ce qu'il pensait tout bas s'il n'y était pas contraint. Et de par son silence surtout, qui n'est qu'une conséquence de cette insensibilité forcée. Contenir ses émotions pour ne pas les montrer est devenu progressivement une habitude, puis un véritable défaut qui a dérivé jusqu'à son semblant de mutisme actuel, entretenu presque sans plus y penser et ancré en lui au point que parfois il pense intérieurement ce qu'il voudrait dire à voix haute, sans même s'en rendre compte.
Au tout début de son enfance pourtant il était joyeux, souriant, vivant. En complète opposition avec sa personnalité actuelle. Le plus surprenant sans doute, c'est que son isolement personnel n'est en rien le reflet d'un caractère timide : il est parfaitement capable d'aller de lui-même vers les autres, de les regarder droit dans les yeux sans aucune peur, de les prendre dans ses bras sans avertissement préalable, ou encore de les embrasser dans une volupté pleinement dénuée d'innocence. Peut-être est-ce dû au fait que jusqu'à il y a peu, il a principalement connu une existence douloureuse… il profite donc chaque jour au maximum de tout ce qui peut être positif. Il ne refuse que rarement les choses et se laisse porter au gré du courant sans retenue, mais en gardant une perception bien personnelle de son environnement : si on lui pose une question -et s'il daigne répondre de vive voix- il dira toujours ce qu'il pense, quelque soit l'opinion du demandeur, sans juger et sans préjugés. Il est ainsi franc et direct bien qu'il sache garder un certain tact et une politesse quotidienne, ne tutoyant que si cela convient à la personne en face de lui.
En dehors de ces rares occasions où l'on pourra entendre le son de sa voix, il pense au lieu de parler. Il agit au lieu de s'exprimer. Mi-enfant, mi-adulte, c'est un instinctif silencieux et individualiste qui a néanmoins besoin d'être entouré, en petit comité surtout, et qui reste perpétuellement à l'écoute des autres. Une volonté d'indépendance et un refus de se soumettre à n'importe qui. Un jeune homme calme au visage d'ange, mais qui n'agit pas du tout comme tel quand il s'agit de tuer… ou de protéger. Il n'est pas un meurtrier au sens violent du terme mais il est capable de tuer, avec une culpabilité inexprimée qu'il garde au fond de lui comme un châtiment, ne voulant plus y penser une fois sa tâche achevée bien que le souvenir soit toujours présent dans son esprit telle une punition qu'il s'inflige.
◊ Vices : Il fume. Peu et pas régulièrement. Il boit aussi, dans la même mesure, quand une occasion se présente. Il n'a aucune addiction particulière même en ce qui concerne les rapports physiques qui ne sont pas pour lui une fin en soit. Il ne les recherche pas spécialement. Pourtant si on lui demande, s'il se sent désiré et qu'il le désire aussi, il ne dira que rarement non. Voir un oui éternel… si le sexe n'est pas une fin, il est souvent un moyen. Moyen d'arriver à ses fins, moyen d'oublier. Néanmoins s'il tient le rôle dominant avec un amant, il restera d'une douceur infinie avec lui car il ne veut pas causer de mal, sachant personnellement que cela peut être douloureux avec ce qu'il a vécu.
◊ Aime : Tout… Rien. Il aime se laisser apprivoiser par les choses et les événements. Son cœur balance entre le sucré et le salé. Il aime surtout le silence ; la solitude un peu ; la musique quand elle reste évasive ; le sexe quand il n'est pas violent. Il veut croire que rien n'est aimé en excès chez lui, mais c'est loin d'être la réalité. Il est capable d'aimer à en pleurer durant des heures, silencieusement. Larmes de bonheur ou de douleur, quoi que ce soit. Être vivant ou chose inanimée, il aime sans distinction et aussi quelquefois sans réel sentiment, simplement pour la beauté, l'esprit.
Il a aimé avant. Trop aimé. Et il a tués les deux êtres qui faisaient battre son cœur. L'un par innocence, l'autre par accident. Il a continué de les aimer jusqu'à les avoir perdus, ses deux seuls amours coupables, disparus… et se croit responsable de leur mort. Depuis, il a peur de se laisser aller aux sentiments. Autant souhaiter bien du courage à celui qui devra lui ouvrir les yeux, car il croit porter malheur à ceux qu'il aime…
◊ Aime pas : La foule, la précipitation et les afflux de paroles ou de sons. Il n'aime pas tuer s'il n'y est pas obligé. Ni la mort. Elle ne lui fait pas peur, pourtant. Il sait qu'elle est arrivée, qu'elle arrive et qu'elle arrivera encore à l'infini. Il ne l'aime pas car il l'a vue plusieurs fois en face, l'a donnée en connaissance de cause et pourrait lui-même la recevoir. Il craint l'idée d'un amour passionnel et n'envisage pas de tomber amoureux… mais l'amour est sauvage et sans raison selon ce que l'on en dit!
◊ Sociabilité : Particulière… Peu souriant et distant de premier abord quand il ne connaît pas mais il sait se montrer attentif, plus sociable au fur et à mesure du temps que l'on passe avec lui. Il suit les ordres quand il s'agit de travail et se montre généralement efficace. Très indépendant, il évolue dans son monde à lui, un peu à part, mais s'attache malgré lui assez vite aux gens qu'il rencontre. Il pourrait sans doute facilement se faire des amis, si ceux-ci essayaient de voir plus loin que son étrangeté naturelle… ou bien encore si lui-même faisait l'effort de communiquer plus facilement. Cependant, on parvient tout de même à le comprendre habituellement, rien qu'en l'observant un tant soit peu, malgré la rareté des mots sortant de sa jolie bouche.




Famille


◊ Mère : Akishima « Aki » Kurenai • 22 ans (sur le portrait) ; Suicidée à 34 ans.
Mère de Yuuen, Shiro, Akemi, Sen, Kouhaku et Hiyuki, elle ne s'est jamais vraiment occupé de ses enfants. Désespérée et atteinte de folie au fil des ans à cause de son amour incestueux, elle s'est donné la mort en se jetant du haut d'un immeuble un soir de déprime profonde, maigre silhouette qui dépérissait à vue d'œil, écrasée au sol comme un papillon grillé par une flamme trop vive.
◊ Père : Killian Fujiwara • 27 ans (sur le portrait) ; 48 ans actuellement.
Tueur à gages, cousin d'Aki. Plus ou moins dérangé psychologiquement et égoïste, il a sa propre conception de l'amour qu'il a voulu inculquer à son fils : c'est un sentiment qu'il faut définitivement tuer dans l'œuf. Il vit maintenant à l'étranger et se fout royalement de ce qu'il a pu advenir de son enfant.
◊ Oncle : Sai Kurenai • 20 ans (sur le portrait) ; 43 ans actuellement.
Frère d'Aki, père de Yuuen et Kouhaku. Il a eu pendant un temps la garde de Yuuen, Akemi et Sen. Après la mort de sa soeur, il s'est mis en couple avec un certain Eisen Kô. Hiyuki n'a jamais cherché à reprendre contact avec eux et n'en garde que très peu de souvenirs.
◊ Frère n°1 : Yuuen • 18 ans (sur le portrait) ; 27 ans et 4 mois actuellement.
Premier fils d'Aki et Sai. C'est un homme sérieux et plutôt gentil, aux airs doux un tantinet provocants. Il est devenu photographe pour un petit journal de Tokyo et reste le seul qui a encore quelques contacts avec Sai et Eisen.
◊ Frère n°2 : Shiro • Assassiné à 17 ans.
Fils d'Aki et d'un inconnu. Il est l'un des rares êtres pour qui Hiyuki a vraiment éprouvé des sentiments affectifs jusqu'à présent. Cette perte, associée à l'éducation de Killian, est ce qui a conduit l'adolescent à cacher ses émotions et à ne plus chercher l'amour.
◊ Frères n°3 & 4 : Akemi & Sen • 15 ans (sur les portraits) ; 24 ans et 8 mois actuellement.
Fils d'Aki et d'un dénommé Jesse Andrews, New-Yorkais de passage au Japon qui a fréquenté la jeune femme le temps de son séjour, soit 10 jours.  Voyageurs volages et lunatiques, les jumeaux ont d'abord poursuivi leurs études dans une école d'art, avant de partir à l'aventure. Leurs déplacements erratiques ont commencé peu de temps après la mort de Shiro et ils mettent un point d'honneur à ne jamais contacter les membres de leur famille… ils ont croisé Hiyuki à MS-Town il y a moin d'un an, en pleine rue, mais l'ont perdu de vue ensuite.
◊ Frère n°5 : Kouhaku • 13 ans (sur le portrait)
Deuxième fils d'Aki et Sai confié à l'orphelinat dès sa naissance, il n'a connu que Shiro et Hiyuki. Disparu depuis l'âge de 13 ans, il en aurait 22 à ce jour. Mais les recherches effectuées pour le retrouver sont restées infructueuses jusqu'à maintenant.


Il était une fois…


« Look, my eyes are just holograms.
Look, your love has drawn red from my hands.
From my hands, you know you'll never be…
More than twist in my sobriety.
»

Le refrain d'une chanson qui pourrait décrire sa vie et son histoire en quelques mots mais qui ne seraient compréhensibles que si l'on en connaissait les détails dans leur globalité…

Six enfants. Yuuen, Shiro, Akemi, Sen, Kouhaku et Hiyuki.
Quatre pères différents. Sai, un inconnu, Jesse et Killian.
Une seule mère. Aki {diminutif de Akishima}. Semblable à un ange torturé par un amour impossible à vivre, doté d'une personnalité très particulière et d'une conception de la maternité tout aussi étrange qui consistait à donner la vie sans se soucier de l'avenir de ces enfants : ils n'étaient que des valeurs minoritaires, conséquences négligeables et non désirées de son incapacité à aimer pleinement le seul être qui faisait battre son cœur : son propre frère, Sai, plus jeune qu'elle de deux ans.
Ces deux-là étaient aussi dissemblables physiquement que psychologiquement. Aki, les cheveux teints en blond, extravertie mais plutôt douce de nature, bien que instable. Sai, brun comme l'ébène et d'un caractère solide, plus discret mais plus difficile de premier abord aussi. Au départ, tout se passait bien entre les deux adolescents qui s'entendaient comme n'importe quels frères et sœurs sans histoire. Très proches. Trop proches sans doute… Peu de temps après le 17ème anniversaire d'Aki, une curieuse émotion commença petit à petit à faire son nid en elle, sans pourtant qu'il y ait eu de raison évidente à ce changement. À tendance naïve, Aki ne s'inquiétait pas de savoir si les contes sur le grand amour ou les âmes sœurs étaient vrais ou faux : elle y croyait. De même, elle ne s'inquiétait pas trop non plus de savoir si elle aurait le droit de vivre ce genre d'idylle avec son propre frère… Pourtant elle ne s'attendait pas à ce que ce sentiment lui donne l'impression de mourir quand elle ressentit progressivement cet amour implacable envers Sai, tel un coup de foudre, une attirance incontrôlable qui s'ajoutait au sentiment d'affection déjà fort mais naturel qu'elle ressentait à l'égard de son frère. Comment lui dire ? Comment lui avouer qu'à partir de ce jour elle était certaine de ne plus pouvoir vivre sans lui, qu'elle avait besoin de sa présence plus que tout au monde ? Qu'elle ne pourrait supporter d'être abandonnée ni de le voir dans les bras d'une autre ? La chose fut des plus difficiles, et d'emblée Sai refusa cette idée. Chaque jour, à chaque aveu, il essaya de se convaincre, lui autant que sa sœur, que tout cela était absurde et qu'elle devait se tromper : il ne pouvait pas être cette prétendue âme sœur que la jeune fille croyait avoir trouvée. Ces histoires d'anges, de paradis et d'amour écrit à l'avance entre deux âmes étaient absurdes, juste des contes pour enfants trop crédules.
Rejetée totalement, la déchéance d'Aki -que tous surnommait « l'Ange » à cause de ses rêveries et de son joli visage de poupée- ne se fit pas attendre, jour après jour elle faiblissait sous les yeux de Sai, persuadée que son destin ne pouvait pas exister sans la présence de son frère… Serait-il juste de dire qu'à ce stade elle commençait à sombrer dans la folie? En tous cas, si celle-ci existait déjà avant, elle ne fit que s'aggraver. Vainement, Aki se força à rencontrer d'autres hommes, à partager leur lit, errant dans les rues avec l'espoir de s'être véritablement laissée abuser par sa naïveté et ses émotions inexplicables. L'espoir de croiser son véritable amour par hasard, de tomber sur lui et d'oublier enfin toute cette histoire stupide. Pouvoir retrouver l'ancienne relation soit-disant plus « normale » qu'elle entretenait avec son frère. Mais rien n'y fit…
Face à ce spectacle misérable et malgré ses réticences à rentrer dans le jeu de sa sœur… Sai finit par craquer, un soir où il avait ramassé Aki dans une chambre de motel miteuse, au trente-sixième dessous. Leur première étreinte d'amants fut à la fois douloureuse et salvatrice pour la jeune femme. Au lever du soleil, il lui semblait qu'elle pouvait de nouveau sentir son cœur battre plus librement dans sa poitrine, apaisée et blottie dans les bras de son aimé. Cette vague d'amour se prolongea un moment, mais une chose clochait : ses sentiments n'étaient pas réciproques et il ne s'agissait que de pitié, de compassion et de simple affection fraternelle. Et ces étreintes non régulières que Sai accordait à sa sœur aînée comme une parodie d'amour pour l'empêcher de dépérir, donnèrent naissance à leur premier fils, Yuuen. L'enfant du désespoir, auquel Aki s'accrocha tant bien que mal pendant un temps, reportant presque tout l'amour éprouvé sur ce petit être à défaut de se savoir aimée autrement que comme une sœur, car cette naissance fut le prétexte que trouva son cadet pour instaurer une distance entre eux, refusant dorénavant de partager son lit.
Durant, quelques mois, Aki subsista avec l'amour de son fils mais bientôt ce ne fut plus suffisant et elle recommença à sombrer lentement, passant d'un lit à l'autre, d'un homme à l'autre, de l'alcool à la drogue pour oublier. Ces rencontres d'infortunes, ces amants de passage firent grandir une nouvelle vie à l'intérieur d'elle, Shiro. L'enfant du sang. Le premier à avoir hérité des yeux rouges et des cheveux blancs. Peut-être une conséquence des excès de sa mère, ou simplement un mauvais hasard… à cette époque les médecins ne se prononçaient pas. Toujours est-il que devant cette vision étrange d'un enfant albinos, né de père inconnu vu le nombre de ses amants occasionnels, Aki perdit une nouvelle petite part de sa raison, celle qui lui faisait porter de l'importance à la vie des autres : l'enfant fut abandonné à un orphelinat dans les jours qui suivirent.
La jeune femme et son frère se voyaient toujours bien sûr, ils vivaient à proximité. Mais l'état d'Aki ne poussait pas Sai à l'accepter. Il persistait à croire que son refus n'avait rien à voir dans la déchéance de sa sœur qui, pour lui, n'était devenue qu'une droguée instable, un poids à supporter. Le temps s'écoula encore dans ce jeu du chat et de la souris où la jolie chatte mourrait à petit feu devant le dédain du jeune rongeur. Et deux nouvelles vies inattendues apparurent alors : Akemi et Sen, jumeaux nés de la rencontre avec un jeune ricain de passage en ville, sept mois plus tôt. Enfants de la mort, nés précocement d'un corps épuisé et décharné qui s'offrait au premier venu et qui frôla la mort lors de cette naissance. Des enfants « normaux » en comparaison du précédent, tout petits mais en bonne santé. Aki étant incapable de s'en occuper correctement, ce fut Sai qui prit en charge les deux gamins, tentant d'inscrire sa sœur dans un centre de désintoxication. Seulement, elle n'accepta d'y aller qu'à une seule condition : que son frère accepte de l'aimer à nouveau… Ce chantage dura trois jours, Aki s'accrochant désespérément aux basques de son frère, le suppliant presque à genoux, tout en continuant ses écarts de conduite jusqu'à ce que Sai renonce finalement à lutter, pour de bon à première vue. La fragile malade se laissa alors soigner au centre un certain temps et contre toute attente, son rétablissement fut plus rapide que ce qui avait été pensé. Sans doute car dans sa logique insensée de femme amoureuse elle pouvait enfin aimer pleinement celui qu'elle voyait comme son âme sœur.
C'est peu après sa sortie que vint une quatrième naissance, le deuxième enfant né des amants incestueux, Kouhaku. L'enfant de l'illusion. Depuis Shiro, Akishima laissait ces vies grandir en elle sans se soucier de ce qui leur adviendrait ni des responsabilités que ça engageait. Elle se contentait de les porter et de leur donner le jour, tel un animal, l'instinct maternel en moins. Le premier enfant du couple, Yuuen, était « normal » comme les jumeaux. Malheureusement, Kouhaku fut atteint du même albinisme que Shiro. Ces enfants aux yeux rouges étant nés de pères différents et leur seul point commun étant Aki, les médecins supposèrent donc que cela venait d'elle. Un problème génétique sans doute… Un choc de plus qui accentua le grain de folie dans l'esprit déjà perturbé de la jeune femme : elle refusait d'élever un enfant malade. Le fruit de son union avec Sai ne pouvait qu'être parfait, absolument parfait ! Alors ce petit albinos ne devait être encore qu'un bébé perdu, l'enfant d'un autre qu'elle pouvait aussi abandonner sans remords. Ce qu'elle fit en le laissant sur le perron du même orphelinat. Aki prétendit sans aucun état d'âme que le bébé était mort-né, soudoyant même le médecin qui devait confirmer cette mort en argumentant habilement pour le convaincre que l'enfant serait mieux élevé par une autre personne qu'elle. Sai ne sut jamais la vérité.
Un an d'amour plus ou moins partagé, feint par Sai qui ne pouvait se résoudre totalement à vivre sa propre vie de manière indépendante, sachant le mal causé à sa sœur : devant l'obstination de son aînée à dépérir quand ils n'étaient plus ensemble, il finissait presque par croire à ces histoires sur le grand amour ! Mais ce fut aussi un an durant lequel Aki recommença à s'enfoncer dans sa déprime… peu à peu, elle voyait bien la réalité des choses : cet amour à sens unique n'avait aucun avenir.
Vint alors une présence faussement réconfortante en la personne de Killian Fujiwara, un cousin proche des Kurenai. Fraîchement revenu en ville après un exil forcé à l'étranger qui lui avait évité un emprisonnement pour divers méfaits, Killian était loin d'être stupide et de ce que l'on pourrait considérer comme un ange : il n'éprouvait un intérêt pour la vie que dans la mesure où celle-ci se pliait à ses moindres désirs et avait fait de la mort son fond de commerce. Un démon d'orgueil en puissance, dénué de scrupules. Alors quand il retrouva sa cousine en détresse, il se dit qu'un esprit si fragile devait être facile à manipuler, à amadouer, à réconforter par de faux sourires pleins de douceur et de compassion au demeurant inexistante… Ainsi délaissée par Sai qui venait de rencontrer un homme -comble de l'ironie, il virait sa cuti- Akishima ne résista pas longtemps aux avances de son cousin et le dernier de ses enfants vit le jour : Hiyuki. L'enfant de la folie. Erreur génétique lui aussi, que les médecins diagnostiquèrent après diverses recherches comme étant sans doute provoquée par l'union de deux êtres consanguins… frère ou cousin, après tout, le résultat était le même et la probabilité de mettre au monde une autre « erreur » n'était que plus forte avec ces prédispositions.
« L'Ange » en fut plus encore anéantie que la fois précédente et sombra pour de bon dans la folie. Son frère se désintéressa d'elle, fatigué de devoir soutenir quelqu'un d'aussi instable. Quant à Killian, il ne porta d'abord aucune attention à celui qui pouvait être considéré comme son fils bien qu'il le reconnut comme tel le jour de sa naissance… En conséquence, le petit lapin albinos fut à son tour confié à l'orphelinat où il retrouva Shiro et Kouhaku : Sai avait refusé de s'occuper d'un autre enfant, il n'avait pas les moyens pour ça… et le suicide de sa soeur, quelques années plus tard, n'y changea rien.


« Look, my eyes are just holograms.
Regarde, mes yeux ne sont que des hologrammes.
»

Dernier « enfant perdu » aux yeux rouges ayant rejoint ses deux demi-frères à l'orphelinat, Hiyuki avait fini par se faire à cette idée de ne pas être aimé par sa mère et de ne pas non plus connaître son père. Malgré ça, il était resté un enfant calme, doux et plutôt souriant. Shiro avait 6 ans de plus qu'Hiyuki ; Kouhaku seulement 2 ans de plus. Mais curieusement malgré la différence d'âge c'est à l'aîné, moins renfermé que le cadet, qu'Hiyuki s'attacha le plus. S'ils avaient eu le même âge on aurait pu croire des jumeaux eux aussi tant leurs visages fins hérités de leur mère se ressemblaient. Ils passaient donc presque tout leur temps ensemble. La scolarité à l'orphelinat était très sommaire. Apprendre à lire, à écrire et à compter, ça semblait suffisant aux yeux du dirigeant de l'établissement, pour des enfants indésirés. Et leurs petites vies d'enfants solitaires perdus dans une grande maisonnée où personne ne souhaitait les voir, se poursuivit sans trop d'histoire pendant encore onze ans…
Jusqu'à ce qu'un jour, à 17 ans passés, Shiro provoque une violente dispute avec le directeur des lieux. Hiyuki ne sut jamais quelle était l'origine de ces cris qui ébranlèrent toute la demeure car même plus tard Shiro refusa de le lui dire, arguant que cela ne le concernait pas… Un mensonge puisque le sujet de dispute était la décision dont Shiro venait de leur faire part concernant son jeune frère : il avait décidé de quitter le foyer pour partir à la ville, ce qui signifiait sortir de cette campagne japonaise isolée où ils n'avaient pas leur place, quitter cette vie sans avenir pour mener la sienne et prendre Hiyuki avec lui afin qu'il ne reste pas seul.
Vous vous direz sûrement qu'il n'aurait pas été seul vu qu'il lui restait encore un frère ? Mais Kouhaku avait mystérieusement disparu six mois plus tôt quand l'orphelinat avait accueilli un homme de la ville, tout juste resté quelques jours avant de repartir comme il était venu. Ce jour-là Kouhaku avait disparu, vraisemblablement emmené par cet homme. Shiro avait fini par le comprendre lorsqu'il avait surpris l'une des plus jeunes responsables se lamenter auprès d'une collègue, sur les petits enfants qui lui manquaient : « Pourquoi en ont-ils encore vendu un ? »… Cette phrase avait apporté la lumière sur d'autres disparitions soudaines d'enfants, alors qu'aucune famille n'était venue les chercher. Shiro avait échappé au fait d'être vendu car il était maintenant un peu « vieux » pour ça et son caractère n'était pas vraiment facile pour un adolescent. Hiyuki par contre était un véritable amour, malléable et docile… une perle s'ils avaient voulu le vendre. Et tout ça avait déclenché la dispute en conclusion de laquelle Shiro quitta la maison en emmenant son petit frère avec lui, contre l'avis du directeur…
Ils menèrent alors une vie erratique, difficile mais qui consolida avec force le lien qui les unissait. Shiro faisait de son mieux pour les nourrir tous les deux, refusant absolument de retourner voir son oncle Sai, qu'il méprisait, pour lui demander de l'aide : ils connaissaient à peine cette famille sensée être la leur et, abandonné pour abandonné, il préférait encore se débrouiller seul. Malheureusement leur fuite ne dura qu'à peine trois mois avant qu'ils ne se fassent rattraper par des sbires en costumes trois pièces, archétypes des hommes de main mafieux et dangereux que l'on peut avoir le malheur de rencontrer parfois dans les quartiers mal famés. Ils étaient en réalité aux ordres d'un homme que seul Hiyuki connaissait : Killian.
Allez savoir pourquoi, le tueur à gages s'était finalement mis en tête de reprendre son fils et en apprenant leur fugue de l'orphelinat, il avait lancé ses hommes à sa recherche… Devant la menace d'être attrapé et sans doute séparé d'Hiyuki, Shiro s'interposa entre eux et son petit frère, mais au cours de l'altercation, l'un des sbires les menaçant commit la maladresse -volontaire?- de porter un coup de lame mortel dans le corps de Shiro, le laissant ensuite sur place, se vider de son sang devant les yeux rouges en pleurs d'Hiyuki. Tremblant de peur et de douleur face à la perte de la personne qu'il avait le plus aimé de toute sa jeune vie, il ne put que voir cette vie s'échapper de ses mains d'enfant…
« Quand j'avais 11 ans, j'avais un grand frère.
Je l'aimais vraiment. Chaque jour je ne le quittais pas d'une semelle.
Je ne voulais jamais être séparé de lui. J'adorais mon frère, je le chérissais infiniment…
Lui qui n'avait jamais pu vivre qu'à l'intérieur de l'orphelinat, il voulait que nous puissions voir le vaste monde. Ensemble.
Un jour, on a quitté cette maison pour partir seuls tous les deux.
Nous n'avions rien à part des vêtements dans un sac mais c'était suffisant pour lui et moi.
Tant que je pouvais tenir sa main serrée dans la mienne, j'étais heureux.
Une fois dans le monde, nous étions enfin libres de déployer nos ailes…
Mais Shiro est mort.
Parce que je l'ai laissé me protéger… je l'aimais et il est mort à cause de moi.
Ma conscience me dit qu'un jour je serais tué comme lui.
Ma mort a été écrite le jour où il m'a donné sa vie.
Mon cœur s'est arrêté.

Je ne me le pardonnerai jamais…
»


« Look, your love has drawn red from my hands.
Regarde, ton amour a jailli rouge de mes mains.
»

Choqué par la mort si brusque de son frère, Hiyuki n'opposa pas de résistance quand les hommes de main s'emparèrent de lui. Ses yeux écarlates brouillés par ses larmes restaient fixés sur le corps de Shiro étendu au sol et couvert de ce sang aussi rouge que les deux iris morts figés sur le vide de la rue. Tout sembla se passer très vite ensuite, comme dans un cauchemar où l'enfant aurait été à peine conscient de ce qu'il se passait. Il fut emmené auprès de Killian, son père arborant un sourire faussement compatissant à l'annonce du « malheur » qui s'était produit. Selon ses mots, un « regrettable incident » qui aurait pu être évité si ce petit lapin n'en avait pas fait qu'à sa tête… Lapin qui devrait dorénavant se montrer particulièrement sage « pour ne pas que d'autres innocents souffrent de ses caprices ». Ce fut le seul avertissement que reçu Hiyuki ce jour-là, mais le premier d'une longue liste de règles à suivre qui visaient toutes à le rendre obéissant et sans résistance, quelles que soient les demandes.
Durant plusieurs jours, Hiyuki garda un silence total, dans un état second, son regard sanguin obstinément fixé sur ses propres mains comme s'il tentait vainement de comprendre pourquoi celles de son grand frère ne s'y trouvaient plus. Encore trop jeune et ayant certainement hérité d'un peu de la naïveté de sa mère, l'enfant se laissa conditionner par les mensonges de Killian et se persuada progressivement qu'il était responsable de la mort de Shiro : s'il n'avait pas tant voulu rester avec lui, si son frère n'avait pas voulu le protéger… s'il ne l'avait pas aimé, finalement, alors il serait sans doute encore en vie. Rien ne serait arrivé. Aimer était donc une mauvaise chose… Mais malgré tout, il était difficile pour lui de ne pas se laisser envahir par ce besoin naturel d'affection, quitte à le reporter sur les mauvaises personnes… cet homme insensible était quand même son père, et ses mots sirupeux pouvaient facilement berner un garçon de 11 ans n'ayant personne d'autre à croire. C'est ainsi que le petit lapin aux yeux rouges entama sa nouvelle vie, esprit encore fragilisé qui se raccrocha au seul mode d'existence à sa portée : celui de son père. Killian de son côté, donnait en public l'illusion d'être un père attentionné alors qu'en réalité il ne s'intéressait à son fils que dans la mesure où celui-ci lui obéissait à ses ordres et qu'il parvenait à le modeler selon ses espérances… il n'avait pas la prétention de vouloir faire de lui son héritier, loin de là, mais comme il le disait parfois à ceux qui lui posaient des questions sur les raisons qu'il avait de s'embarrasser d'un gosse : « on peut toujours trouver une utilité à un esprit malléable, ce n'est pas du temps perdu que d'élever cette petite marionnette. »
Des mots montrant bien le peu d'attachement qu'il éprouvait à l'égard de son propre fils… Hiyuki devait être le seul à ne pas s'en être encore rendu compte, malheureusement. Son éducation se fit alors progressivement, selon les sautes d'humeur de Killian, entre les basses besognes et un début d'apprentissage sur l'utilisation des armes. L'homme était convaincu qu'avec un peu de chance et assez d'autorité, il pourrait faire de ce fils inutile une « machine à exécuter » qu'il pourrait vendre au plus offrant en gardant tous les profits des contrats d'engagements. Un avenir peu réjouissant que le garçon ignorait toujours, alors qu'il faisait de son mieux pour cadrer aux volontés de son père, conservant un silence presque omniprésent.
Ainsi, deux années passèrent. De temps en temps, Hiyuki avait droit à des « récompenses » quand son travail était bien fait. Habituellement, ces cadeaux n'étaient constitués que de quelques heures de liberté, de vêtements ou d'autres babioles sans grande importance. Mais l'un d'eux marqua particulièrement sa vie… cette fois-là, l'enfant âgé d'à peine 13 ans avait réussi son premier vrai contrat en tuant son premier homme. Pour beaucoup, il est inconcevable qu'un garçon si jeune puisse accepter de donner la mort, et sa victime croyait la même chose en ne se méfiant pas de ce frêle enfant venu le voir dans le parc. La mission que Killian avait donné à son fils était aussi fourbe que simple : vêtu d'une robe de fille pour lui donner l'air plus fragile et camouffler facilement son arme, il devait aller à la rencontre de cet homme et s'en approcher au plus près pour lui tirer une balle, de préférence dans la tête. Avec son visage d'ange presque inexpressif, l'enfant avait obéit sans poser de question… il savait à présent que son père tuait pour vivre, pourquoi alors avoir peur de la mort? Elle vient même quand on ne l'attend pas. Même quand on ne la veut pas. Et puis, les mensonges aussi avaient bien aidé à le convaincre que l'inconnu à tuer était quelqu'un de mauvais… Tout n'était qu'une question de conditionnement. Le reste se passa quasiment sans difficultés. Parvenu jusqu'à sa cible, le petit lapin déguisé leva ses yeux rouges sur lui en silence et le regarda quelques instants sans rien faire. Assez longtemps pour que l'homme lui demande ce qu'il faisait là et s'il voulait quelque chose. Hiyuki hésita mais ne répondit finalement que par un petit hochement de tête. Non, il ne désirait rien. Sa main d'enfant sortit alors l'arme des plis de sa robe et la leva vers le visage qui le surplombait avant de presser la détente… Une détonation étouffée par un silencieux bien que le recul manqua de le faire tomber au sol. Personne autour d'eux ne remarqua le corps de l'homme s'écrouler lentement, allongé sur le banc comme s'il ne faisait que dormir. À la limite de la fascination et de l'horreur, le garçon cacha à nouveau l'arme avant de fermer d'une main tremblante les yeux du cadavre… il était aussi pâle que la mort lorsqu'il revint voir son père, mais celui-ci se contenta d'un sourire en coin et d'une main posée sur la tête de sa petite marionnette avec satisfaction. La nuit qui suivit fut longue et sans sommeil pour Hiyuki, les images de son acte repassant sans cesse devant ses yeux, qui pourtant ne versèrent aucune larme. Le lendemain il reçu son cadeau des mains de Killian…
« Quand j'avais 13 ans, j'ai eu un petit oiseau, pur, blanc.
Je l'aimais vraiment. Chaque soir je me précipitais à la maison pour être avec lui. Je ne voulais jamais être séparé de lui.
Je m'étais trompé en croyant que je n'aimerais plus. J'adorais cet oiseau, je le chérissais infiniment !
Lui qui n'avait jamais pu voler qu'à l'intérieur de ma chambre, un jour j'ai voulu lui montrer le ciel et le vaste monde.
Ses ailes n'avaient pas été attachées pour l'empêcher de s'envoler, alors je l'ai enveloppé doucement dans un tissu, serré entre mes mains et une fois dans le jardin, je l'ai libéré pour qu'il puisse déployer ses ailes.
Mais l'oiseau était mort.
Parce que je l'avais étouffé… je l'aimais mais il est mort à cause de moi.
Encore.
Ma conscience me dit qu'un jour je serais tué comme lui.
Ma mort a été écrite le jour où j'ai pris sa vie.
Mon cœur s'est arrêté.
Définitivement.

L'oiseau ne me pardonnera jamais. Je n'apporte que la mort à ceux que j'aime…
Pardon. Je ne le ferais plus. C'est fini.
»
Il enterra son petit oiseau au fond du jardin, près des fleurs, pour ne pas que son père le découvre, scellant son « crime ». Et depuis ce jour, Hiyuki s'est convaincu que laisser ses sentiments apparaître ne pouvait être que nuisible. Son mutisme déjà naissant s'est fait plus prononcé encore, un silence volontaire, dont les rares mots n'étaient accordés qu'à ceux qui en valaient la peine à ses yeux. Killian, lui, ne s'était pas soucié de savoir ce qu'il était advenu de l'oiseau, mais l'attitude encore plus distante et insensible de sa petite marionnette n'était selon lui qu'un avantage de plus au vu de ce qu'il comptait faire de lui…


« From my hands, you know you'll never be more than twist in my sobriety.
De mes mains, tu sais que tu ne sera jamais plus qu'un tourbillon dans ma sobriété.
»

Les contrats se succédèrent au fil des mois, endurcissant chaque fois un peu plus l'enfant qui se changeait en adolescent. La vie d'Hiyuki se résumait à l'entraînement, à l'obéissance et à la solitude. Mais il ne se plaignait pas : il est plus facile de ne pas aimer quand on ne fait que tuer sans jamais parler à personne. Chaque mort lui donnait pourtant l'impression de s'éteindre lui-même un peu plus, au point qu'à peine six mois après la mort de l'oiseau, il se considérait déjà comme « non-vivant ». Jamais il n'interrogeait son père sur les raisons de tel ou tel engagement, jamais non plus il ne réclamait d'argent pour le travail effectué… Killian s'arrangeait toujours pour lui dire qu'il prenait en charge les questions financières, il n'avait pas à s'en soucier. De toute façon, solitaire et désintéressé comme il l'était, le petit lapin n'avait pas de désir particulier, très peu de dépenses. Son seul « divertissement » était les ruses inventées par son père pour la réussite des contrats… les déguisements qu'il devait porter, les rôles qu'il devait jouer pour endormir la méfiance de ses cibles. Tout ce qui précédait la mort de la victime… seulement ça. Pas le reste. Pas le sang rouge coulant de la blessure ; pas sa main tenant encore un flingue chaud du coup tiré ou une lame tachée de rouge entre ses doigts.
Jusqu'à l'âge de 18 ans, Hiyuki poursuivit donc ce travail aux ordres de son père. Mais comme chaque chose a une fin, Kilian finit par se dire que le moment était venu de vendre sa « création ». Lui-même n'en tirerait pas grand chose de plus, il n'avait plus rien à lui prendre ni à lui apprendre… il était temps de tourner la page, de récolter le magot et de se débarrasser d'un poids superflu pour continuer sa vie ailleurs. MS-Town, il en avait fait le tour en long, en large et en travers depuis ces sept dernières années… et les autorités locales commençaient aussi à se faire trop curieuses à son égard. Raison de plus pour foutre le camps à l'étranger comme par le passé. Ce qu'il dit à son fils pour justifier son départ ? La vérité pour une fois, ou presque. Le passage sur le peu de cas qu'il faisait des liens de famille entre eux fut passé discrètement sous silence au profit d'une soit-disant « nouvelle perspective d'avenir » qui s'offrait à eux, lui à l'étranger, et Hiyuki aux ordres d'un nouvel employeur.
L'homme en question, Yûto Shintaro, était un malfrat de moyenne envergure qui ne recherchait pas seulement un homme de main fidèle mais aussi de quoi « s'amuser » à sa guise. Alors quand il rencontra l'adolescent lors d'une entrevue destinée à conclure la transaction, un sourire satisfait s'afficha sur ses lèvres et il entreprit de prendre en main ce garçon afin de poursuivre son « éducation »… Killian connaissait parfaitement les intentions de cet homme, mais comme toujours, seul son propre intérêt avait de l'importance et donner son propre fils en pâture à un pervers malsain était un prix minime à payer pour la nouvelle vie qui l'attendait.
Dans l'heure qui suivit son arrivée, son égoïste de père devant sans doute déjà être rendu à l'aéroport sans un regard en arrière, Hiyuki fut donc informé de ses futures tâches à accomplir. Les mensonges étant toujours de mise, quand on le conduisit à la chambre de son nouvel employeur, il n'avait aucune idée de ce qui l'attendait, ni de sa nouvelle condition imposée « d'esclave »… Il l'apprit à ses dépends bien plus vite qu'il n'aurait pu le vouloir : Yûto prit possession de lui, de toutes les manières possibles et inimaginables, éprouvant un malin plaisir à voir la douleur briser la volonté de l'adolescent à se débattre entre ses mains, ses pleurs et ses cris muets qui au fil des heures diminuèrent jusqu'à disparaître complètement, ne laissant sur les draps ensanglantés qu'un petit pantin immobile aux yeux écarlates fixés sur le vide comme ceux de son frère l'avaient été sept ans plus tôt.
Cette nuit de douleurs laissa Hiyuki encore plus « mort » qu'il ne croyait déjà l'être. Ses remords, ses sentiments cachés, il les refoula un peu plus profondément encore, jusqu'à vraiment devenir cette marionnette que Killian avait voulu faire de lui. Il cessa aussi définitivement de parler en présence de Yûto. Toutefois, ce choc eu un seul avantage : l'albinos venait seulement de percevoir la réalité de la vie et sa naïveté laissait place à une clarté difficile à accepter. La déchéance de sa mère, la mort de son frère, les mensonges de son père toutes ces années, sa place dans ce monde… Plus rien ne devait l'atteindre. Quelles que soient ses émotions, il les garderait pour lui. À quoi sert l'amour de toute façon ? Seulement à souffrir… à quoi bon alors ? Rien n'avait d'importance. Même cet homme violent qui l'avait possédé de force ne signifiait rien pour lui. Toute sa souffrance il voulait l'oublier, l'effacer dès lors que Yûto en avait fini avec lui et le laissait meurtri dans le lit. À ses yeux écarlates, l'homme n'était rien de plus qu'un tourbillon de brutalité qui passait dans son existence sans l'ébranler, ou du moins il s'en persuadait comme toujours pour ne pas passer son temps à pleurer dès qu'il se retrouvait seul… c'est une chose qu'il ne donna jamais plus l'occasion à l'homme de voir, même lors de ces nombreuses nuits où il l'obligeait à partager ses draps.
Presque deux longues années de souffrance et de soumission qu'Hiyuki n'accepta jamais totalement. L'adolescent luttait toujours pour lui échapper, mais ne parvenait que rarement à contrer les assauts de Yûto… pour la simple raison qu'il ne connaissait qu'une seule manière de se défendre : tuer. Il n'était pas réellement assez fort physiquement pour se battre contre cet homme, il le savait. Tout ce qu'il avait appris était les ruses avant de donner la mort. Or il ne voulait pas tuer. Pas de son propre chef. Obéir aux ordres d'un employeur suivant un contrat, il pouvait l'accepter ce n'était qu'un travail, une manière de vivre. Mais tuer quelqu'un de ses propres mains sans obligation… impossible. Il pensait avoir des fautes à expier, des morts à se faire pardonner. La souffrance qu'il subissait avec cet homme ne devait être qu'une conséquence de ce qu'il avait fait, une punition méritée certainement. Ce fut la seule raison qui valut à Yûto de rester en vie jusqu'à ce que celui-ci commence à se lasser de ce garçon distant qui ne lui parlait pas et l'agaçait à se défendre systématiquement au lit, au lieu de se soumettre à ses envies comme lui le désirait… Peu avant ses vingt ans, Hiyuki se fit renvoyer. Il n'avait eu à tuer personne depuis quelques mois et son employeur s'était trouvé un nouvel amant forcé qui le remplaçait. Il n'avait plus aucune raison de garder l'albinos et conduisit donc son ex-esclave au refuge le plus proche pour le revendre avec bénéfice, laissant l'adolescent aux yeux rouges en cage, attendant le prochain maître qui le sortira de là…

Durant quelques mois, il resta enfermé entre ces barreaux, essayant de se faire à sa nouvelle condition, ce qui n'est pas toujours évident quand on a tissé aucun lien dans une ville qui vous a pourtant vu grandir. Un homme l'en sortit un jour, mais il est inutile de citer son nom comme il disparût aussi rapidement qu'il était apparu et Hiyuki retrouva bien vite la solitude de sa prison en songeant qu'après tout, s'il avait été réellement libre, il n'aurait sans doute pas su trouver de quoi vivre. Il n'avait aucun diplôme, une seule capacité… tuer. Ou protéger peut-être? L'idée de servir comme garde du corps ou simple homme de main avait commencé à naître en lui, nettement plus attirante que la perspective de passer sa vie à tuer pour de l'argent. Il n'était pas une montagne de muscles, mais sa solide connaissance des armes et son intelligence devraient pouvoir lui permettre de servir quelqu'un qui avait besoin de protection ?
C'est à cette époque-là que l'adolescent commença à faire de drôles de rêves, chaque nuit, puis même en plein jour. Des souvenirs d'enfance au goût amer peut-être. Il n'aurait su le dire, mais ceux-ci s'ajoutèrent à ceux qu'il possédait déjà de sa vie actuelle… sa propre expérience des sentiments n'avait été qu'un fiasco d'un bout à l'autre, alors pourquoi se faire des illusions ? La seule chose importante était de trouver un nouveau maître faute de pouvoir être libre… à moins qu'il ne s'évade? Au fond, l'un ou l'autre, tout ce qui comptait c'était de vivre sa vie et de ne pas s'attacher sentimentalement. Il n'avait besoin de personne et personne n'aurait besoin de lui si ce n'est celui qui l'emploiera… il n'était que l'image d'un ange de vingt ans et quelques, comme sa mère l'avait été avant lui. Un ange aux mains tachées de sang.





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Hiyuki Kurenai
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Esclave / Hybride de : Shiro Taiga
Amour : L’amour peut tuer... il croit porter malheur à ceux qu’il aime.
Hiyuki Kurenai

Esclave homme
Mer 18 Nov 2015, 22:42
Bonsoir,

Merci de m'avoir permis de modifier ma fiche, je viens de finir ! Voilà ce qui a changé :
—› L'avatar
—› L'âge d'Hiyuki, pour qu'il corresponde aux règles du forum (avant sa fiche avait été validée de l'ancien Master, donc je l'ai passé de 18 à 20 ans)
—› Les petits portraits de sa famille comme elle est nombreuse, ça aidera peut-être un peu mieux à s'y retrouver
—› Plus quelques corrections ici et là, quand c'était nécessaire (fautes d'inattentions, reformulations etc.)

Et je m'en remets à vous pour savoir si c'est bon ^^.

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Admin Kakeru
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Esclave / Hybride de : ...
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Membre du staff
Jeu 19 Nov 2015, 14:15
Re-Bienvenue à Master Town !

Ta fiche est parfaite comme telle, bien détaillé, donc aucun problème pour qu'elle soit validée.

Tu est déjà là depuis un moment, donc tu sais ce qu'il faut faire avec les demandes, et les parcours.

Amuses toi bien sur le forum Wink
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Hiyuki Kurenai [Esclave Homme]