Gin est né à Hakodate, une ville portuaire d'environ 300 000 habitants au sud de l'île d'Hokkaido. Là-bas, le mont Hakodate domine la ville de ses 334 mètres et les températures atteignent rarement plus de 25 degrés.
Ses parents se sont rencontrés à l'université. Sa mère, une beauté russe blonde aux yeux bleus, était venue étudier sur l'île une année grâce à un programme d'échange. Son père en tomba fou amoureux et il ne la laissa jamais repartir.
Après leurs études et un travail d'ingénieur décroché, ils ne tardèrent pas à vivre ensemble. Gin arriva peu après puis se fut au tour de son frère, Kyou, 2 ans plus tard. Il ne manqua pas d'amour et il était un enfant adorable.
C'est durant son adolescence qu'il commença à être moins sage et à vouloir se démarquer. Au début, cela ne fut qu'un changement léger sur l'uniforme de son école privée puis il passa à sa coupe de cheveux. La couleur ne vint qu'après son entrée à l'université, tout comme le reste. Ses parents eurent du mal à l'accepter, enfin son père plus que sa mère.
Durant sa troisième année, il perdit sa mère et son frère dans un accident de voiture. Après cela, sa vie prit un autre tournant. Son père laissa l'alcool apaiser son chagrin et cela finit par lui coûter son travail. Gin n'avait qu'un job de quelques heures par ci par là qu'il avait pris à l'époque pour se payer ses folies. Désormais, cela allait devoir servir à autre chose et c'était loin de couvrir les frais de son école ou du quotidien...alors il n'eut d'autres choix que de renoncer à ses études et de s'y mettre à plein temps. Il avait bien des grands-parents du côté de son père mais ils avaient renié leur fils unique quand il épousa sa mère russe.
Il commença à travailler comme barman dans la boîte de nuit qu'il fréquentait à l'époque. Cela payait bien et finalement, il aimait plutôt bien ce job, en grande partie car son boss était sympa et rarement sur son dos. Certes, c'était loin de ce qu'il prévoyait pour sa vie, ayant suivi les pas de ses parents, mais il s'y plaisait et lui permettait d'oublier son quotidien.
Il y rencontra un certain nombre de personnes, plus ou moins fréquentables. Il n'a jamais pensé à franchir la limite mais le énième coma éthylique de son père lui fit revoir les choses. Il devait le placer dans un centre et malheureusement, il fallait payer. Il commença alors par accepter des livraisons à faire avant d'aller au taf puis son pote Naoki lui proposa de vendre. Désormais, les clients pouvaient avoir leur verre mais aussi un extra.
Cela fonctionnait bien. Gin avait désormais de quoi vivre convenablement et de quoi payer le centre que son père accepta finalement de rejoindre pour se faire aider. L'homme semblait aller de mieux en mieux au fil des mois et Gin retrouva un semblant de père. Durant cette période, il pu enfin commencer à faire le deuil de sa mère et de son frère car en ayant dû s'occuper de lui, il n'avait pas pu.
Il entama par la suite sa première relation suivie avec une femme rencontrée à la boîte. Cela dura des mois entre eux où il envisagea même de peut-être vivre avec elle mais voilà, les choses ne se firent finalement pas. Cette dernière tomba folle amoureuse d'un autre. Impossible de lutter contre ça alors il la laissa partir et connut sa première déception amoureuse.
Il continua sa vie, laissant le temps faire son travail et les nouvelles rencontres gommer les anciennes. Gin avait la force de caractère de sa mère. S'apitoyer n'était pas son genre, du moins, pas plus que le temps d'une soirée.
Quelques mois plus tard, son père revint vivre avec lui. Gin l'aida à reprendre confiance en lui et à démarcher des entreprises pour retrouver un travail. Cela prit un peu de temps mais porta ses fruits. Tout allait bien aller désormais, du moins, c'est ce qu'il s'était dit.
Ce moment n'était en fait qu'un rayon de soleil fragile. Il retrouva son père pendu au plafond du salon un mois après. Cela le marqua profondément, surtout la longue lettre d'excuses laissée. L'homme lui avoua qu'il avait essayé, vraiment essayé, pour lui mais que son cœur était mort le jour où l'amour de sa vie mourut.
La colère et la tristesse qui s'invitèrent après cela le changèrent, le rendant irritable facilement. Un rien qui lui déplaisait pouvait l'amener à frapper et à se défouler. Il fut aussi tenté de toucher à la merde qu'il vendait mais Naoki ne le laissa pas faire et il le soutint dans ce moment difficile. C'est là qu'il comprit qu'il était véritablement son ami.
Les mois défilèrent où il sortit petit à petit la tête de l'eau. Il laissa derrière lui la maison de son enfance et se prit un appartement sympa non loin de la boîte. Il commença même à penser à changer de vie, peut-être reprendre ses études avec l'argent qu'il avait de côté.
Malheureusement, il n'en eut pas le temps. A son insu, des hommes l'avaient repéré et avaient décidé de passer à l'action un soir, alors qu'il rentrait chez lui après sa journée de travail. Ce fut tellement rapide. Une piqure, quelques gesticulations et puis...plus rien.
Il se réveilla difficilement dans une petite pièce, un fer au pied. Quand il reprit un peu plus ses esprits, il tenta de frapper à la porte et d'appeler quelqu'un pour qu'on le laisse sortir de là. Sans succès. Durant des heures, il put se demander où il était tombé.
Et puis quelqu'un vint. Une femme d'une cinquantaine d'années. Il tenta de lui sauter dessus mais deux hommes l'en empêchèrent. Elle lui expliqua alors sa nouvelle situation en lui montrant ses nouveaux papiers. Il était désormais un esclave car ses parents l'auraient vendu pour payer des dettes et son nouveau nom de famille était Sato. Elle s'était aussi chargée d'effacer toutes ses activités qu'il entretenait sur les réseaux sociaux. Du délire. Du pur délire. Elle lui parla ensuite de ce qu'elle avait prévu pour lui. Apparemment, un petit tour au centre de dressage de la ville puis une vente dans une boutique haut-de-gamme qui aimait profiter des services que cette organisation offrait.
Le tour dura deux semaines. Les premiers jours, on l'attacha sur une chaise, dans une pièce plongée dans le noir total afin qu'il perde ses repères et sa fougue. Une fois par jour, quelqu'un venait pour lui donner à boire, du moins, l'obliger à boire et puis repartait.
La suite ne fut pas plus réjouissante. Ne pouvant visiblement pas l'abîmer, il fut électrocuté à chaque fois qu'il déviait de ce qu'il fallait qu'il fasse et il eut beau s'égosiller qu'il n'avait rien à faire ici et qu'on l'avait kidnappé, cela ne changea rien. C'était apparemment une excuse qu'ils entendaient souvent. D'ailleurs, l'un des hybrides qui partageaient son dortoir le lui confirma et lui conseilla de suivre le mouvement s'il voulait sortir rapidement d'ici. Intérieurement révolté, il décida finalement de prendre en compte le conseil, du moins, essaya. Ce fut alors plus calme pour lui. Moins de décharges et plus de bonbons caramel durant les exercices pratiques, exercices allant de simplement bien répondre à son maître, ou sa maîtresse, à savoir comment s'y prendre pour les satisfaire avec sa bouche.
A la suite de tout cela, Gin fut transféré à la boutique qui le détenait.
Il est actuellement en vente dans cette dernière. C'est une boutique haut-de-gamme prénommée "Shachiku". On peut le retrouver sur place mais aussi sur leur site internet ou bien lors d'une enchère. Son profil est simple : "Gin Sato - mâle - beau spécimen ayant du mordant". En attendant, il est derrière une vitre en verre épais, sagement assis sur
un fauteuil baroque capitonné blanc très chic, affublé d'un pantalon, de quelques bijoux et d'un collier chic prêt à lui rappeler de rester tranquille.
Si on lui avait dit qu'un jour, il se retrouverait à MS-Town, cette ville indépendante sur les terres Nippones prônant l'esclavage qui fait régulièrement parler d'elle aux infos, notamment sur ses hybrides...il ne l'aurait pas cru.
Gin n'a qu'une option : se faire acheter pour pouvoir avoir une chance de contacter son ami Naoki.