Forum RP 18+ - Y/Y/H - Contexte réaliste/futuriste - Avatar non réaliste - Thème principal maître/esclaves - 2 races (humain/hybride) 350 mots min par post
 
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Jun Hwang Seo [Esclave Homme]
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Jun Hwang Seo
Messages : 29
Orientation sexuelle : Homosexuel ambivalent
Caractère : Mixte
Maitre(sse) de : Pas grand chose.
Esclave / Hybride de : En recherche…
Amour : Âme en peine
Jun Hwang Seo

Esclave homme
Mar 21 Sep 2010, 00:26

Jun Hwang Seo


Within the Truth hides the Lie
Within the Lie hides the Truth




Identité


NOM : Seo
PRÉNOM : Jun Hwang
On ignore s'il s'agit de ses vrais noms et prénoms, mais c'est ainsi qu'il se fait appeler ici.
SURNOM : Jun, tout simplement.
ÂGE : 22 ans
DATE DE NAISSANCE : Le 14 septembre (mais Jun l’a oublié)
SIGNE ASTRO : Vierge
NATIONALITÉ : Américano-Coréen
ANCIEN EMPLOI : Homme de main / Tueur à gages
ORIENTATION SEXUELLE : Homosexuel ambivalent
PARTICULARITÉS :
- Un physique plutôt androgyne, des cheveux très longs et des yeux hétérochromes.
- De nombreuses cicatrices sur le corps ; plusieurs anneaux et boucles d’oreilles.
- Jun est alexithymique (cf. description psycho).
FAMILLE & AMIS :
- Parents (PNJ) : Américaine, sa mère est décédée quand il avait 5 ans. Son père, coréen, l'a abandonné la même année. Jun ignore presque tout d'eux.
- Ji Sung (PNJ) : Coréen, 22 ans. Patient et doux, il a su approcher Jun et devenir son unique ami, pendant quelques mois, lorsqu'ils avaient 15 ans. Ils ne se sont plus revus depuis.
- Stalk (PNJ, possible prédéfini) : Japonais, 30 ans environ. Énigmatique, charismatique et dangereux, Jun ignore son vrai nom. Cet homme était -et est toujours probablement- en relation avec une famille de yakuzas et tout un tas de trafics illégaux (drogues, trafics humains, assassinats…). Rencontré en Corée à la même période que Ji Sung, Jun a suivi Stalk au Japon pour lui servir d'homme de main -et d'amant- jusqu'à la fin violente de leur relation, il y a un an…


Derrière l'écran

Pseudo & Âge : Jun - 32 ans
Origine de votre avatar Rokudou Mukuro, de "Katekyo Hitman Reborn !"
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Questions & autres infos :




Miroir, mon beau miroir


Objectivement, Jun est beau, mais c’est un concept qui n’a jamais perturbé son esprit et sa manière d’être n’en tient pas compte. En vérité, les seuls traits physiques qui pourraient le tourmenter, sont plus d’ordre moral qu’esthétique : aussi fines soient-elles et presque invisibles à présent, les seules choses qu’il voit en se regardant nu dans un miroir sont les nombreuses cicatrices marquant son corps. Vestige de blessures datant d’un an, une multitude de traces et coupures bien cicatrisées mais encore trop présentes à ses yeux. S’il peut seulement éviter d’en parler ou de les voir, il ne s’en portera que mieux.
Au-delà de ces stigmates, dissimulés sous ses vêtements, en premier lieu on remarque surtout ses yeux dissemblables, légèrement bridés. Le gauche est d’un bleu céruléen, doux et incisif. Le droit est aussi rouge que le sang et aussi aveugle que l’amour l'ayant conduit à cette blessure. Mais si son iris droit ne voit plus, il ne cessera pas pour autant de vous fixer aussi intensément que son jumeau bien portant.
Il dispose également d’un visage ovale au front haut et au menton discret, doté d'une bouche large et fine et d'un nez droit peu marqué. Des traits métissés plutôt délicats, qui lui confèrent une certaine androgynie. La coupe atypique de sa chevelure n'y est pas étrangère non plus… D’un noir encore légèrement teinté par une ancienne coloration bleu-violette, les mèches encadrant son visage sont moyennement courtes et séparées d’une raie en zigzag, mais celles flottant dans son dos sont particulièrement longues et lisses, bien que peu épaisses. Stalk les aimait ainsi et pour cette seule raison, Jun n’a jamais envisagé de les couper. Il se contente de les attacher sommairement au bas de sa nuque, pour des raisons pratiques, autrement elles lui descendent presque jusqu’aux genoux et pour donner une idée plus précise de leur longueur, il faut savoir que Jun mesure un bon mètre quatre-vingt-deux. Quant à son poids, il n'en a aucune idée : bien qu’il soit grand et que sa musculature sèche lui permette de maîtriser suffisamment son corps pour être efficace en cas d’affrontement, son métabolisme reste celui d’un jeune homme ayant longtemps souffert de malnutrition et dont la stature élancée peut paraître frêle, contribuant aussi à l’impression de féminité qui peut se dégager de lui.
Une mixité de genre que l’on retrouve à l'occasion dans ses tenues, sans que ce soit réellement voulu, car Jun ne se montre pas difficile en la matière. Jadis, il portait fréquemment un costume-cravate assez sobre mais élégant, pour des raisons professionnelles, ou plus simplement un t-shirt et un jean noirs, sous un long manteau militaire. Il appréciait aussi les kimonos. Aujourd’hui, Jun porte surtout ce qu’il a sous la main, coutumier des vagabondages interdisant les caprices. Au mieux a-t-il une préférence pour les teintes sombres, les matières au toucher bien présent, comme le cuir. Mais ses goûts ne sont pas plus exigeants dans ce domaine. Le seul point sur lequel il ne déroge pas, est une paire de gants ou de mitaines qu’il n’ôte que pour dormir, car elles masquent d’autres anciennes blessures marquant ses mains. Lors de son transfert au refuge, il lui a été permis également de conserver les multiples boucles et anneaux de cartilages qu’il porte aux deux oreilles.



Ma liberté de penser


Pas simple de décrire Jun et sa manière de penser… C’est un jeune homme doux et très calme en apparence, mais apte à user d’une grande violence si nécessaire, avec une extrême froideur : si on l’attaque ou le brutalise, il n’hésitera pas une seule seconde à se défendre physiquement. Récemment encore, il était parfaitement capable de tuer un être humain sans le moindre remords, si cette personne avait commis un acte assez vil pour le blesser, de quelque manière que ce soit… Pourtant pas du genre à se battre ou insulter quelqu'un sans raison, Jun préfère même éviter les conflits ou les tourner en dérision, avec un humour discret. Il n’est pas très bavard mais ne mâche pas ses mots. Chacun est mûrement réfléchi et pesé avant d'être énoncé, avec franchise, dans un total désintérêt pour les manigances et autres fourberies.
Depuis son « réveil », il y a un an environ (voir son histoire), Jun se laisse approcher plus facilement que dans sa jeunesse. Davantage sociable, il n’est plus aussi sauvage qu’il l’était à quinze ans, bien qu’il se montre encore distant par moment. Au fond, s’il n’est pas un homme en apparence très vivant et si son esprit tend plus vers les ténèbres que vers la lumière, Jun n’en reste pas moins quelqu’un d’ouvert et, depuis qu’il est devenu esclave, vous le verrez même souvent paré d’un sourire quelque peu étrange, faible mais avenant… Faire confiance n’est malgré tout pas aisé pour lui, toute sa vie n’ayant été qu’abandon. D’abord sa mère, décédée beaucoup trop tôt. Puis son père, désespéré et lâche, qui a fuit ses responsabilités et les conséquences de ses actes. Son seul ami ensuite, que Jun a lui-même quitté, par fascination pour un homme, devenu son mentor et premier amant. Un homme qui en fin de compte l’a marqué et blessé profondément, avant de le jeter tel un rebut…
En parlant d’amant, Jun n’a pas eu beaucoup de partenaires et, n’étant pas tellement volage de nature, il ne couche pas avec n’importe qui. Le sexe lui apporte pourtant des sensations très addictives qu’il peut rechercher ou accepter avec plaisir, selon ce qui s’offre à lui. Il sait alors se montrer attentionné, sensuel et doux dans son approche de l'autre, comme si rien n’avait réellement d’importance chez lui, mais que tout chez son partenaire était intéressant et à découvrir.
Ceci étant, la réelle sensibilité de Jun ne saute pas toujours aux yeux. Atteint d'alexithymie, le détachement dont il fait preuve en quasi permanence est né d'une incapacité à pouvoir faire des connexions entre les émotions et les idées, pensées ou fantasmes, qui les accompagnent normalement. Si Jun éprouve bel et bien des émotions -ces ressentis physiques passagers tellement forts qu'ils ont tendance à le submerger et lui faire perdre ses moyens- il a cependant des difficultés à les identifier et les exprimer par des mots, comme s’il en était déconnecté. L’amour, la jalousie, la colère… Pour Jun, ce ne sont que des sensations et réactions physiques, aussi incontrôlables qu'inexpliquées et incomprises, il ne parvient pas à rattacher ces concepts à ce qu'il a éprouvé sur le moment : son pouls qui s’accélérait et la température de son corps grimpant en flèche ; la douleur poignante comprimant son cœur ; ses mains tremblantes et crispées, la gorge nouée, ou encore ses larmes et la pulsion destructrice qui les accompagnait… Ces notions que la plupart des gens visualisent et comprennent aussitôt, ils les ont apprises dans leur enfance, grâce au développement de leur imaginaire et de liens sociaux avec leurs proches. Jun, lui, n'a pas eu cette chance. Il a été, trop jeune, privé de tout lien humain affectif qui aurait pu lui permettre de comprendre et nommer les émotions qui l'animaient. Cette existence pauvre en stimulation sociale et uniquement centrée sur la survie ne lui a apprit qu'à répondre à son "instinct", aux sensations physiques. Avec le temps, Jun a vaguement pris conscience de son problème et d'être différent des autres, mais a toujours inconsciemment évité toute situation de confrontation avec ses propres émotions.
Alors… garçon à la franchise un peu naïve, dont l'imaginaire s'est flétri par manque d'expériences ? Ou homme pragmatique à la distance assumée, qui en a déjà trop vu pour feindre l'innocence ? Probablement les deux à la fois. Jun est toujours ainsi, un peu double, un peu trouble. Parfois difficile à comprendre et à cerner ; parfois aussi lisible qu’un livre ouvert. Solitaire et distant, il n'en est pas moins attachant et ne demande qu’à être apprivoisé…



Il était une fois...


« Ce jour-là, mon monde s'écroula.
Au-dessus de moi, le ciel était lourd, sa chape de plomb avait éteint toutes les couleurs ici-bas.

On dit qu'au-delà des ténèbres, le soleil survit toujours.

Mais moi, je ne l'ai toujours pas revu. »

« Stigma », K.M.

° ° °

Je ne me souviens pas de ma petite enfance, elle a été effacée de mon existence. Comme tout le reste. Elle n’était sans doute qu’une humiliation, une infamie, rien qu'une marque laissée sur moi telle une souillure.
Je suis donc un homme sans passé. Non, un homme sans mémoire serait plus exact… L’ai-je égarée quelque part, ou jetée de mon propre chef ? En toute honnêteté, je suis responsable de la petite part que je n'aime pas évoquer et qui me pousse à ne pas me rappeler de certains souvenirs. Quant au néant ayant englouti le reste, s'il n'est pas de mon fait, peut-être existe-t-il pour m'épargner des souffrances inutiles ?
Toujours est-il qu’il y a une dizaine de mois, je me suis réveillé dans une décharge. Blessé et dépouillé de tous vêtements, enfoui sous un amoncellement de reliques du passé. Probablement laissé pour mort. Il faut croire que ma vie d’antan ne valait pas grand-chose. Mais il peut être plus aisé de vivre, quand on a effacé son passé. Un trou noir nommé "Liberté". Voilà un luxe que seules les âmes solitaires peuvent s'offrir…
Je dois avoir… à peu près vingt-deux ans à ce jour ? Et tout ce qui s’est produit avant n’a plus aucune importance, ne devrait pas en avoir, du moins.

Après mon réveil au milieu de ces détritus, où que j’aille, quoi qu’on me dise, personne ne me connaissait vraiment et moi-même je ne reconnaissais pas les lieux où j’étais pourtant déjà allé, vraisemblablement.
« Tiens… Song, ça faisait un bail qu’on t’avait pas vu ! »
C’est par ces mots que m’avait accueilli le patron d’un bar où je suis entré par hasard, il y a six mois, à Tokyo. Alors je l’ai salué évasivement. Apparemment, je me faisais appeler Song, là-bas. Dans la ville d’avant, je me faisais appeler Toy et dans les précédentes, Jeong ou encore Kim. Pourtant ces noms ne m’évoquent rien, aujourd'hui. C’était sûrement tous des noms d’emprunt.
Cela a duré presque un an, mon errance sur les routes, ramassant les miettes d’un passé dont je n’ai gardé aucune sensation réelle ; avant que je ne finisse au fond de cette cage, là où l’esclave que je suis devenu est dorénavant appelé Jun.

D’où est-ce que je viens, au fond ?
Ça a finit par me revenir, il y a peu. La Corée du Sud, dont mon père était originaire. Ma mère… américaine, je crois. Mais l'un comme l'autre, je serais incapable de vous dire comment ils s'appelaient ou à quoi ils ressemblaient. Certaines informations émergent de temps à autre du néant, sans pour autant tout me livrer.
Peut-être devrais-je quand même faire l’effort, essayer de vous dire dès maintenant le peu qui subsiste de mes souvenirs ? Ce sera décousu. Pas vraiment clair. Pas vraiment censé. Pas vraiment ordonné chronologiquement.
Mais ce sera moi. Simplement.

° ° °

« Dis, t’as vraiment pas de nom ?… Dans cette ville, la vérité est une denrée rare. Il n’y en a même pas assez pour remplir un verre. Alors moi aussi, appelle-moi comme tu veux. »
C’est ce que m’a dit un jeune prostitué à qui j’avais offert un verre avant qu’il ne me conduise à sa chambre, juste quand je l’étreignais dans les draps de son lit étroit. C’était il y a un mois, dans cet enfer qui se fait appeler MS-Town. Je ne le connaissais pas et je n’avais pas acheté ses faveurs. On s’était rencontrés par hasard, un soir, dans un trou paumé des bas-fonds de cette ville. Tout ce que je savais de lui, c’est qu’il avait été battu par un client mécontent de son jeu de langue, rendu moins agile par la drogue. Qu’il préférait le Gin à tout autre alcool et qu’il appartenait à un dealer faisant commerce de son corps. Il était plus jeune que moi, mais semblait déjà tout connaître de l’Enfer et du Paradis. Je me suis fondu en lui, parce qu’il le voulait. Sans question d’argent. Dans mes bras, il rayonnait comme une fleur qui vient d’éclore.
C’est le lendemain que son corps sans vie a été retrouvé au fond d’une ruelle. Son dealer l’avait descendu sans remords, se disant que personne ne se souviendrait d’un gamin comme lui. Mais moi, je ne l’avais pas oublié… Je n’ai pas réfléchi : j’ai tué ce sale type, dans le bar même où je l’entendais se vanter d’avoir réduit la vie de ce garçon à néant. L’alcool, le tabac, le sang et l’odeur de poudre ont remué quelque chose de douloureux, au plus profond de mon être. Des souvenirs.
Au milieu des cris des clients, je me suis dirigé vers la sortie alors que derrière moi, le patron du bar criait quelque chose…
« Sen ! »
Je ne me suis pas retourné. Après tout, ce n’était pas mon nom.

Deux jours plus tard, les flics m’ont arrêté, sans que je cherche à me débattre. Ça m’était égal. Je n’avais pas de papiers d’identité, pas de domicile fixe, pas de famille connue. Quand ils m’ont demandé mon nom, j’en ai donné un au hasard, juste parce que j’en aimais bien la sonorité. Jun Hwang Seo. Il ne signifie rien pour moi.
Au lieu de la prison, ils m’ont condamné à une vie d’esclave.
C’est tout simplement comme ça que j’ai fini en cage.

° ° °

Les souvenirs...
Je me souviens de mon père et de ma mère, sous un ciel gris, détrempés par la pluie mais souriants.
Je me souviens de mon père et de moi, en larmes, à l’enterrement de « Maman ».
Je me souviens de mon père et de moi, affamés, tandis qu'il se lamente et boit jusqu'à oublier mon existence.
Je me souviens de mon père, ivre, qui me voit à nouveau mais ne fait que m’appeler Sara.
Je me souviens de mon père, frénétique, qui m’étreint et me brise le cœur comme les os, alors que je n’ai plus la force de le repousser et de lui faire comprendre qu’il se trompe… Je n'existe plus. Je suis « elle » à ses yeux, c’est tout ce qu’il voit dans son ivresse destructrice.
Je me souviens de mon père, disparu le lendemain, ne me laissant qu'une souillure et ses larmes ayant tâché mes draps.
Je me souviens de mon père que je n’ai plus jamais revu… et je voudrais ne plus me souvenir.


° ° °

En Corée, avant le petit prostitué, avant la décharge, mais bien après mon père, j’ai connu un garçon, nommé Ji Sung. La chaleur de son corps semblait couver cette main qui était la mienne. Il me disait :
« Une main qui n’a ni passé à confesser, ni avenir à expier et qui a oublié l’odeur du sang. »

Après la fuite de mon père, je n'avais fait que survivre dans les ruelles crasseuses du gigantesque bidonville s'étalant à l'ombre de Gangnam, un quartier chic de Séoul. Presque dix ans de solitude et de faim jamais rassasiée, où je n'avais fait que sombrer peu à peu dans l’indifférence et la violence… Jusqu'à ce que le hasard me face croiser la route de Ji Sung. Ce petit coréen, calme et attentionné, avait mon âge. Quinze ans, je crois. J'ignore encore pourquoi il n'a pas fuit lui aussi, ce jour-là. Ou comment il est parvenu ensuite à se frayer un chemin, jusqu'à l'être sauvage que j'étais à cette époque : il m'avait vu blesser ou tuer tous ceux qui m’approchaient de trop près, car c’était la seule réaction que mon esprit était capable d’avoir… J'étais tellement seul depuis si longtemps, que j'avais oublié mon vrai nom, ce que c'était que d'avoir des contacts physiques avec une personne bienveillante, de simplement partager ou parler avec quelqu'un. L'être humain sociable en moi s'était totalement perdu, détruit.
Mais contre toute attente, Ji Sung n’avait pas peur de moi et, inexplicablement, mon instinct me poussait à ne pas lui faire de mal. C’est sans doute ce qui a fait de lui mon seul « ami ».
C’est idiot : ce n’est qu’après l’avoir perdu que je me suis rendu compte de l’importance qu’il avait à mes yeux…

Malgré la présence de Ji Sung à mes côtés, je ne trouvais toujours pas ma place dans ce monde. Je ne m’intéressais pas à ma propre vie, empoisonnée par la violence. J'étais… vide. Les battements de mon cœur étaient juste mécaniques. Mes muscles était perclus de douleurs, affaiblis, mais mon corps décharné refusait de mourir. Mes yeux voyaient mais ne distinguaient aucune couleur. Ni les lèvres des femmes, ni les fleurs odorantes, rien. Seul le sang était rouge. D’un rouge éclatant…

Jusqu’au jour où « lui » a débarqué de nulle part dans ma vie, sans prévenir. Un japonais se faisant appeler Stalk. Je doute que ça ait jamais été son vrai nom… Lui non plus n’avait pas peur de moi.
« Toi, alors… tu butes à tout va. On dirait un de ces gosses qui ramassent et collectionnent les dépouilles des cigales. »
« … C’est mon instinct. »
« Mais moi, tu refuses de me tuer. Est-ce aussi par instinct ? »
Je n'ai pas su quoi répondre.


° ° °

L’unique promesse que j’ai jamais faîte dans mon existence, c’est à « lui » qu’elle fût destinée.
La douleur qui m’a transpercé jadis, cette souffrance tiède qui aujourd'hui encore me maintient dans un état captif… c’est à « lui » que je les dois.
Toutes ces choses qui, tel un café froid, ne devraient pas être resservies, je les ai faîtes pénétrer profondément et tout en douceur à travers toutes les cicatrices de mon corps, pour les faire disparaître.
Et si j’ai perdu la mémoire, c’est à cause de « lui » également.

Mon œil rouge est le stigmate de son passage dans ma vie : une hémorragie permanente, consécutive à un choc physique autant que psychologique.



° ° °

De ce jour, en dehors de Ji Sung et Stalk, je ne me souviens pas que quelqu'un d'autre ait eu de l’importance dans ma vie. Ils ont été les seuls à m'accepter tel que j'étais. Endommagé, mortel et imparfait.

Mais contrairement à mon ami, Stalk était enveloppé dans un manteau de ténèbres. On aurait dit qu’il absorbait toutes les couleurs, tant sa voix et son regard étaient noirs. D’un noir absolu faisant écho au vide qui m'emplissait. Quand il riait sous cape, le piercing métallique sur sa gorge riait aussi de moi, comme pour me détruire un peu plus. Pourtant, chaque fois, son scintillement obscène qui m’enfonçait dans ses ténèbres, s'emparait de mes sens et m'ôtait tout velléité de le tuer ou de lui résister…
Stalk et tout ce qui était en lien avec « lui », m'est alors devenu vital et néfaste tout à la fois. Lentement, il s'est incrusté en moi.

Ses baisers avaient un goût de sang.

Alors j’ai tout fait. Quand c’était un ordre venant de lui, absolument rien ne me rebutait… Je l’ai suivi jusqu’au Japon, en abandonnant Ji Sung. Je l'ai suivi où qu'il aille, dans chaque ville, chaque recoin de ce pays où ses affaires le menaient, commettant chaque atrocité qu'il exigeait… Vente de narcotiques et stupéfiants, enlèvements, meurtres. Même ici, à MS-Town, j’ai participé à l’esclavage, capturé et vendu des êtres humains, comme il me l’enseignait… Je ne pensais pas que c’était mal à ce moment-là. Ou disons plutôt que je préférais ignorer ce mal, ou que je m’en moquais. Si je lui obéissais scrupuleusement, il me tendrait la main et pour cette simple raison, je ne reculais devant rien.

À l’époque où je l’ai rencontré, je ne mesurais qu’un mètre soixante-deux. Orphelin dépouillé de toute trace d'humanité, il m’a ramassé et apprivoisé, comme on le ferait pour un chien abandonné sur le bas-côté de la route. Il m’a appris qu’il y avait des choses que moi seul pouvait accomplir, car selon lui j’étais dépourvu de « sentiments »… Je n'ai pas compris de quoi il parlait sur le moment, mais je l'ai cru sur parole. Sa voix se perdait dans les ténèbres et il me fixait de son abyssal regard noir de jais, tel un filet qui m’enserrait. Et tel le papillon pris dans sa nasse, je ne pouvais pas me mouvoir ni m'échapper.
Bientôt, j’atteignis la taille d’un mètre quatre-vingt-deux. Je crois que les vingt centimètres qui se sont ajoutés entre-temps, et la partie de mon cerveau qui y correspond sont entièrement constitués de « lui ».

Bien que je l'ai nommé Stalk jusqu’ici, il me semble qu’il ne m’a jamais permit de l’appeler par son nom. D'ailleurs, je ne me souviens pas s'il m’a jamais non plus appelé par un nom. Peut-être n'en avais-je pas un en particulier ? Je ne sais plus si ça avait de l'importance pour moi, ou non, à ce moment-là…
Il disait que je n’avais pas besoin de « désirer » quelque chose.
Il disait que je devais seulement me fier à « lui » et rester tel que j'étais.
Il disait que c'était ce qui faisait de moi quelqu'un d'exceptionnel.
Stalk était à la fois mon maître et l’incarnation même de mon univers intérieur… Je ne crois pas lui en avoir jamais parlé : afin de rester à ses côtés, je n’avais pas le droit d’avoir de « sentiment ».


° ° °

Les détails m'échappent.
Mes souvenirs sont épisodiques.
Mais sa voix et les ténèbres qui enveloppaient ses paroles reviennent parfois hanter mes nuits, m'empêchant de dormir. Les rêves -ou cauchemars- qu'elles peuplent, ont ravivé quelques éclats d'images, de sensations.

Mon association avec Stalk, au départ surtout professionnelle, est devenue plus… intime, bien que purement sexuelle : il partageait mon lit, mais pas mes nuits. Il venait, me prenait, puis repartait. Je ne le voyais ensuite qu’au petit matin, où nous reprenions nos activités de tous les jours comme si rien ne s'était produit. Il m'a fait découvrir une multitude de sensations plus qu'agréables, dont je n'avais jamais soupçonné l'existence avant cela. Et autant que « lui », j'en tirais une intense satisfaction physique.

J'ignore combien de temps cela a duré.
J'ignore comment ou pourquoi, par la suite, ça a changé.
Mais j'ai le vague souvenir que cette satisfaction a finit par disparaître pour laisser place à autre chose.
Je ne sais plus si cela venait de moi, ou si Stalk en était responsable, mais je me suis rappelé que, progressivement, le vide qu'il avait comblé a recommencé à grandir en moi.
Lorsqu'occasionnellement, il ne venait pas partager mon lit, je ne trouvais pas le repos.
Lorsqu'au contraire il venait, puis me quittait durant la nuit comme à son habitude, la satisfaction s'estompait trop rapidement.
Lorsqu'il se mit à partir plusieurs jours ou semaines, avant de réapparaître sans explications… Je me retrouvais démuni, inutile et seul.

Je n'existais plus, à nouveau.

Puis ces malaises, encore à peu près supportables, laissèrent place à une douleur sourde prenant naissance dans mes entrailles, puis remontant jusqu'à mon cœur et mes poumons. Elle me comprimait tellement que je manquais d'air. Et quoi que je fasse, où que nous allions, lorsqu'il me quittait… cette oppression silencieuse et étouffante qui me ramenait au néant, elle, ne me quittait plus.


° ° °

Le dernier jour, j’ai trouvé une photo de « lui ». Un souvenir le représentant, souriant sincèrement et son bras passé autour des épaules d’un inconnu.
J’ai déchiré son sourire en mille morceaux et l’ai jeté aussitôt… Le sang battait à mes tempes et cognait dans ma poitrine. L'humidité me brûlait les yeux. Tout mon corps n'était que tension et fébrilité. Le goût ferreux du sang perlait sur ma langue, probablement car je l'avais mordue.
Est-ce mon instinct qui m'avait poussé à agir ? Je n'avais jamais rien ressenti de pareil. Comment se nommait cette souffrance qui m’a étreint brutalement, alors que je détruisais le papier entre mes doigts tremblants ?… Je crois que « lui » ne m’a pas donné l'occasion de le comprendre.

Ce qui s’est passé après ce jour-là, a sombré dans le néant. Et Stalk a disparu.

Je ne saurais dire combien de temps s'est écoulé ensuite, entre ce jour et celui que j'ai déjà évoqué, où j’ai repris connaissance enseveli sous une montagne d’immondices ; mon corps brisé, ensanglanté par les blessures que Stalk m’avait infligées. Des tranches de souvenirs étaient jetées çà et là, comme autant de bouts de pellicule qu’on aurait découpés.
J’étais un jouet hors d’usage, un fœtus qui venait de naître. À moi qui avais commis d’innombrables crimes et m’étais baigné dans une telle quantité de sang que jamais je ne pourrais m’en laver, il ne me reprochait qu’un seul « crime » : celui d’avoir déchiré sa photo…

Et confusément à ce moment-là, sans rien comprendre, je cherchais le soleil, au-delà des gratte-ciels et des nuages lourds, couleur de cendre. Mon œil droit ne voyait plus. Un iris mort pour avoir osé détruire ce qui « lui » appartenait.
Il m’a longtemps fait croire que la vie n’était pas un enfer… comment pourrais-je le croire à présent ?

C’est là, à cet instant précis, que j’ai décidé de tout oublier.

° ° °

Lorsque je me déshabille désormais, je vois encore les traces de mon passé : je suis prisonnier de ces balafres innombrables qui marquent mon corps. Comment y ai-je survécu ? Comment et pourquoi dois-je continuer à vivre ? Et qu’est-ce qui me pousse à le faire à présent ?… La douleur que j’ai dû ressentir quand il me les a infligées, cette douleur que j’ai oubliée –ou voulu oublier– mais qui existe toujours dans la moindre de mes cellules, il m’est sans doute interdit de la laisser derrière moi. Afin de m’empêcher de fuir devant elle ou d’en détourner les yeux, comme mon père l’avait fait.

Est-ce ce que Stalk voulait ? M'a-t-il laissé en vie délibérément, ou croit-il m'avoir tué ?
Je n'ai pas la réponse à ce jour. La vérité reste insaisissable : je n’en ai toujours pas trouvé assez pour remplir la moitié d’un verre…
En me retournant sur ce passé, je m’aperçois que nos pas ne laissent aucune empreinte. Ni des chemins que nous aurons empruntés, ni des chansons que nous aurons fredonnées. Personne ne se souviendra de nous lorsque nous aurons disparu. Et j’ai la sensation que le vide et les ténèbres en moi ne disparaîtront jamais.

Alors au fond, mon histoire n’a pas réellement d’importance. Elle est aussi endommagée et imparfaite que moi. Si malgré tout on vous demande d'en savoir plus, dîtes juste que j’ai perdu la mémoire… ce ne sera pas un mensonge.

Code par Jun - ne pas copier



Edit Admin Shuhan :
Bienvenue à toi sur le forum ^^
C'est une belle fiche validée, amuse toi bien avec nous !

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Jun Hwang Seo [Esclave Homme] 64970_s
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