Forum de RP 18+ - Ya/Yu/H - Contexte contemporain avancé - Avatar non réaliste - Thème principal maître/esclaves - 2 races (humain/hybride) - 300 mots min par post
 
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal
Le Deal du moment :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où ...
Voir le deal





Shuāng Yǒu Fán [Hybride Femelle - Panda]
 :: Personnages :: Cartes d'identité :: Cartes de séjour validées :: Cartes de séjour Hybrides

Shuang You Fan
Messages : 24
Orientation sexuelle : Bisexuel Ambivalent
Caractère : Mixte
Esclave / Hybride de : Ren Ichimoku
Shuang You Fan

Hybride femelle
Mar 31 Aoû 2010, 19:44


Shuang You Fán

Feat : Inga
Manga : UN-GO


Identité
Nom : Shuāng Yôu {blanc et noir}
Son vrai nom de famille était Chai, mais il a été changé par le médecin responsable de son hybridation, en souvenir des deux générations de pandas dont elle possède dorénavant les gênes.
Prénom : Fán {ordinaire, commun}
Surnom : Fán Fán {superficielle}
Âge : 18 ans
Nationalité : Chinoise
Race : Mi-Humaine, mi-panda
Orientation sexuelle : Plutôt attirée par les hommes à l'origine, même si elle n'a jamais franchi le pas, Fán se pose beaucoup de questions depuis sa « transformation »… cela ferait donc d'elle potentiellement une Bisexuelle par la force des choses et Ambivalente par son caractère.

Particularité : Nû xìng {de sexe féminin} à sa naissance, elle est devenue Yīn Yáng Rén {hermaphrodite}, bien que ce changement récent ait été réalisé artificiellement par diverses opérations chirurgicales. Fán a donc conservé sa poitrine féminine d'origine -plutôt petite- mais elle possède aussi dorénavant un sexe masculin… théoriquement fonctionnel.


Derrière l'écran
Pseudo • Âge : Fan • Bien majeure et vaccinée !
Où avez vous trouvé le forum ? Dans mes favoris
Votre avis sur le forum ? I luv U
Liens de votre personnage ? Aucun pour le moment o/
Quelque chose à ajouter ?


Physique
Un homme d’origine chinoise, la cinquantaine grisonnante et une vieille paire de lunettes chaussée sur son nez rond épaté, entra dans la pièce d’examens où l’attendaient déjà ses collègues, chirurgiens et autres scientifiques chargés du projet d’hybridation en cours. Au centre de la salle éclairée aux néons, le petit corps d’une jeune pet est allongé, nu, seulement recouvert par un drap s’arrêtant au dessus des formes rondes d’une petite poitrine, sous ses fines épaules légèrement osseuses. Encore somnolente, l’hybride remue faiblement, tandis que le Dr Yāo Guài l’étudie avec attention et énonce son rapport à voix haute, l’un de ses assistants prenant des notes à ses côtés.

   Medical Case - File n°034-168. Expérience n°327
   Rapport : Dr Yāo Guài. Le 28 Mars, 17h42.

« Le sujet vient de se réveiller après trois jours d’un sommeil profond dû à la perfusion de tranquillisants administrés depuis l’opération.
Ses yeux, originellement d’un noir profond, ont désormais des reflets violine selon la lumière, sous l'effet des traitements prodigués. Ils semblent jeter sur l’équipe médicale présente un regard encore légèrement vaseux, mais je gage qu’ils retrouveront bien vite leur pétillante expressivité antérieure que je connais si bien. De même pour sa peau excessivement pâle et presque translucide : les antibiotiques préventifs d’infection lui ont malheureusement donné un teint maladif, effet secondaire indésiré mais obligatoire compte-tenu de l’intervention lourde qu’elle a subit. Cela devrait s’amoindrir avec le temps, selon nos calculs, pour revenir à une carnation plus mate bien que toujours claire. La teinte noire qui marque le côté droit de son visage et cercle son oeil droit, devrait cependant rester fixe et conforme à notre souhait de rappeler le pelage bicolore des pandas. Aux derniers relevés, l’hybride mesure toujours 1m54 pour un poids moyen de 41 kilos. Les opérations successives et le stress l’ont quelque peu amaigrie mais une alimentation plus régulière devrait y palier rapidement. Suite à nos injections répétées lors de l’hybridation, ses courts cheveux effilés au préalable d’un noir de jais lorsque je l’avais rencontrée la première fois il y a trois ans, sont dorénavant totalement dépigmentés. Ils arborent une teinte blanche aux très légères nuances gris-violet, mettant ainsi nettement plus en valeur ses deux oreilles noires, rondes et velues, en tout point identiques à celles des pandas. Note positive : avec le temps, le sujet n’a toujours montré aucun signe de rejet vis-à-vis des greffes effectuées et la cicatrisation des tissus est à présent presque imperceptible, ce qui laisse supposer qu’il en sera de même pour la nouvelle greffe du membre. »


Un couinement se fit entendre lorsque l’homme tâta l’une des oreilles animales pour vérifier encore une fois l’état des points de suture et la mobilité de l’appendice noir, parfaitement naturelle, comme s’il avait toujours été rattaché à cette petite tête blanche. Les trois années écoulées depuis cette greffe avaient permis un rétablissement parfait. La fine bouche grimaçante et les grands yeux rapetissés par un pli douloureux firent néanmoins cesser cet examen et l’homme tourna alors son attention sur l’ovale du visage juvénile qu’il connaissait déjà par cœur, avec son nez fin très discret surplombant une paire de petites lèvres pulpeuses et ses pommettes légèrement rougies d’une fièvre sans gravité. Une main posée sur le front chaud et il fit signe à l’un des médecins de lui administrer une dose supplémentaire d’antibiotiques et de calmants. Le docteur se concentra ensuite sur le reste de l’anatomie en ôtant prestement le drap blanc qui couvrait le corps, ce dernier frissonnant de froid sans pourtant que l’hybride n’ait conscience de sa nudité transformée exposée aux yeux de tous…

« Son corps semble s’être également remis des dernières opérations et les cicatrices seront sans doute invisibles. Nous n’avons pas apporté de modifications aux seins de la jeune fille et ceux-ci restent proportionnellement en accord avec sa délicatesse et la fermeté élastique de sa peau. L’ossature reste elle aussi parfaitement visible et bien dessinée, accentuant la féminité du sujet sans dénaturer ses nouveaux attributs masculins : une fois habillée, le pénis ne sera pas trop visible bien qu’il ait acquis une forme tout à fait honorable, correspondant à nos attentes et à celles de ses futures propriétaires. Enfin, rien de bien particulier à noter sur les jambes et les bras de l’hybride, fins et bien galbés tout comme ils l’étaient déjà avant le début de l’expérience. Précisons toutefois que la queue ronde, blanche, douce et velue, greffée au dessous de ses reins à la naissance de son postérieur, est aussi mobile et bien cicatrisée que ses oreilles... Messieurs, je ne pense pas trop m'avancer en jugeant que voilà un travail expérimental particulièrement réussi. »

Satisfait, le docteur sourit sous l’approbation de ses confrères et recouvrit le corps de sa chère création avec son drap protecteur avant de quitter la pièce, laissant le soin à ses collègues de prendre l’adolescente en charge. L’évaluation psychologique ne sera réalisée que quelques jours plus tard, dès que la jeune hybride sera en mesure de réagir plus vivement aux stimulations...

Caractère
Une autre pièce que la précédente. Cette fois, seul le docteur est présent face à la jeune hybride, l’observant autant qu’elle-même l’observe avec cette curiosité et cette méfiance pourtant affective qu’elle a toujours eu à son égard. Il ne la décrira pas à voix haute aujourd’hui, mais se contentera d’écrire lui-même ses réflexions sur un bloc-notes afin qu'elle ne se formalise pas de ces impressions prises sur le vif.

   Medical Case - File n°034-168. Expérience n°327
   Rapport : Dr Yāo Guài. Le 4 Avril, 8h27.

Livrée à elle-même depuis deux jours, le sujet a fait preuve de cette duplicité naturelle et habituelle chez elle, toujours aussi étonnante, vis-à-vis des nouveaux aides-soignants ayant pris soin d’elle en lui apportant nourriture et autres nécessités : à la fois douce et sauvage comme elle l’était avant notre arrivée au Japon, elle reste encore fainéante en dehors des heures marquant l’aube et le crépuscule. Sans doute une conséquence des gênes de panda que nous avons intégrés à son organisme. Cela ne l’empêche pas de se montrer vive et déterminée dans ses réactions instinctives de préservation... Autant elle refuse d’adresser la parole à mes collègues et ne répond pas aux questions posées, autant elle ne semble éprouver aucune peur à leur égard et fait même preuve parfois d’une parfaite ingénuité, presque provocante de par ses petites manies d’adolescente légèrement capricieuse. Elle ne mange que lorsqu’elle le décide et ne concède à s’occuper de son hygiène corporelle que lorsqu’elle est certaine d’être seule et hors de vue ! Je ne crois pas qu’il s’agisse là d’une quelconque attitude pudique, mais plutôt d’un malaise et d’une honte inavouée face aux résultats de nos dernières opérations sur sa personne. Elle m’en veut, même si elle ne dit rien, je peux le sentir... Il y a quelques heures notamment, j’ai pu constater son humeur coléreuse et peu encline à accepter nos prises de sang et tests quotidiens alors qu’elle s’évertuait à fuir tout contact poussé se situant sous la ceinture : un esprit quelque peu farouche et indépendant, ayant en sainte horreur tout ce qui peu ressembler de près ou de loin à la moindre petite aiguille ! Mais ceci ne date pas d’hier... contrairement à cette moue de répugnance craintive qui n’a pas manqué de naître sur ses lèvres et dans son regard, chaque fois que nous avons voulu vérifier l’état de ses différents greffons et, bien qu’elle se soit montrée plutôt conciliante pour ses oreilles, l’hybride s’est formellement opposée à ce qu’on jette ne serait-ce qu’un coup d’œil à son sexe dorénavant masculin !... Déstabilisée par ce changement, elle semble effectivement nous en vouloir affreusement de lui avoir fait subir une telle transformation, alors que sa nouvelle condition d’hybride, elle, ne l’incommode plus réellement avec les années écoulées : je l’ai surprise hier encore à tâter de ses doigts ses oreilles duveteuses avec une expression de fascination intense, telle que j’ai souvent pu l’observer faire durant ces vingt-quatre derniers mois. Sa nature un brin exubérante n’a pas changé malgré sa contrition actuelle et elle s’émerveille de peu -un bijou, un jouet ou même une simple étoile éveillent toujours sans cesse son intérêt. Elle se caractérise souvent par une certaine naïveté dans ses actes, tout en se montrant néanmoins très mâture à d’autres moments... Et bien que le prénom choisi par sa famille d’origine, que je lui ai conservé, la qualifiait de superficielle et commune, je dois me rendre à l’évidence après ces trois ans passés ensemble, que sa personnalité est plus complexe qu’elle n’en a l’air de premier abord et ce n’est pas sans un certain intérêt que je continuerais encore à l’étudier jusqu’à ce que nous devions la confier à nos commanditaires...

  Medical Case - File n°034-168. Expérience n°327
   Rapport : Dr Yāo Guài. Le 6 Avril, 19h15.

Pour la première fois depuis les dernières opérations, le sujet a parlé ! Je commençais presque à désespérer d’entendre à nouveau sa voix claire et cristalline, mais elle s’est enfin décidée à ouvrir la bouche... le choc de son récent changement de sexe a dû s’estomper j’imagine. Elle a toujours fait preuve d’une remarquable adaptabilité bien qu’il lui faille naturellement un certain temps pour ce faire. Cette petite insolente a beau avoir l’air mignon, elle n’a pas sa langue dans sa poche quand elle le veut : je ne cessais de lui parler et de lui poser des questions -qu’elle ignorait simplement jusque-là, occupée qu’elle était à la lecture d’un livre que nous lui avions donné- lorsqu’elle a finalement daigné m’accorder de l’attention, pour me lancer presque candidement un « Dîtes, vieux bonhomme... y’en a encore pour longtemps de vos questions ? Quand est-ce que je pourrais sortir d’ici ? » dans une attitude mêlée de lassitude et d’une petite moue pour le moins adorable malgré l’accent ironique que j’ai pu y lire. Insolente donc, mais non dénuée d’intelligence comme par le passé, elle m’a fait clairement comprendre en quelques mots étudiés que derrière son apparente docilité qui la soumettait plus ou moins gracieusement à nos petites expériences, sa situation ne lui convient plus : elle s’ennuie grandement et son esprit, avide de découvertes tout en essayant d’ignorer le plus possible sa nature physique devenue ambiguë, n’aspire qu’à autre chose que ces quatre murs blancs de notre laboratoire. Bien que trois ans se soient écoulés depuis qu’elle est devenue mon cobaye, j’ignore encore tout de certains aspects de sa personnalité, comme par exemple si elle sera en mesure ou non d’accepter son hermaphrodisme forcé ou si, le cas échéant, elle pourra s’accommoder d’un désir physique et de rapports d’un genre nouveau au vu de cette double physionomie et j’avoue ne m’être d’ailleurs jamais posé de question au sujet de sa sexualité... je ne l’ai jamais surprise à se livrer aux attouchements que le désir peut éveiller chez les jeunes de son âge et, du moins au laboratoire, elle n’a pu avoir aucun rapports sexuel avec qui que ce soit. Je ne sais ce qu’il en était d’avant... J’ignore également si, avec son caractère pétillant et lunatique mais fondamentalement gentil, elle saura se montrer plus obéissante et conciliante avec ses nouvelles maîtresses qu’elle ne l’était avec nous... mais au vu des statuts de ces jeunes femmes à qui elle appartiendra, je suis certain qu’elles sauront élucider et gérer tous ces aspects. Fán pourra donc être prochainement transférée à la fourrière afin de concrétiser sa vente.

Lorsque je suis sorti, elle m’a gratifié d’un signe de la main ingénu accompagné d’un regard coulant certainement destiné à m’amadouer ou à me faire comprendre quelque chose dont le sens réel m’échappe... Malgré ses défauts évidents et forts naturels, cette petite reste attachante... elle me manquera sans aucun doute.





Il était une fois...
   Chine, Le centre Bifengxia -spécialisé dans la recherche et la protection des pandas- dans la province du Sichuan, il y a environ cinquante ans.
Cette histoire commence le plus étrangement possible par la naissance simultanée d'un enfant humain et d'un bébé panda. Le bébé humain qui vit le jour en cet après-midi d'hiver 1992 n'est bien entendu pas la petite Fán mais le médecin qui, plus tard, fera d’elle une hybride, et si nous en parlons ici, c’est car sa vie jouera un rôle important dans le futur choix de l’hybridation de la jeune fille.
Né d'une jeune femme célibataire dont la famille travaillait à Bifengxia depuis de nombreuses années, la mère du futur Docteur Yāo Guài avait été mise enceinte par un de ses "amis"... disons plutôt un jeune homme opportuniste qui avait prit peur lors de l'annonce de cette paternité non désirée et hors mariage, et qui s'était enfui en la laissant au soin de sa famille. La jeune maman avait toujours vécu dans ce centre familial de petite envergure mais qui regroupait quelques espèces en danger, comme l'une des rares femelles panda vivant en captivité dans la région. Cette femelle qui avait grandit en même temps que la jeune femme, était un magnifique spécimen en pleine santé, sauvage et affectueuse à la fois, qui s'était accouplée avec un mâle venant d’un autre zoo. Les gênes faisant leur affaire, le petit panda qui vit le jour à quelques heures de différence de l'enfant humain était lui aussi un magnifique mâle, au pelage caractéristique blanc et noir, et aux yeux de jais, limpides et très éveillés.

La naissance d’un panda en captivité étant un phénomène rare et espéré, les deux heureux événements furent donc célébrés conjointement par la famille qui avait soutenu la jeune femme dans cette grossesse solitaire depuis le départ de son amant et qui s'était faîte conjointement avec celle de la femelle panda. Et c'est ainsi que l'enfant prénommé Yāo, grandit de concert avec le panda Fei Shuāng. Toutes leurs vies étaient liées l'une à l'autre et bien que de races fondamentalement différentes, les deux êtres s'entendaient comme deux frères d'une même espèce... Le petit garçon, Yāo, fut celui qui apportait la nourriture à Fei Shuāng et à sa mère dès qu'il fut en âge de le faire ; de son côté le panda adorait jouer avec l'enfant comme un chaton le ferait. Par la suite, quand la femelle panda atteignit un âge plus qu'avancé et mourut de vieillesse, Fei Shuāng devint l'unique panda du centre, ayant atteint sa taille adulte depuis plusieurs années alors que le jeune Yāo, lui, n'en était qu'à ses 17 ans. Les deux « adolescents » devinrent encore plus proches et plus complices sous le regard bienveillant des parents du garçon qui voyaient cela comme une chance pour l'enfant, au demeurant plutôt réservé et calme et qui avait peu d'amis dans son entourage, préférant se consacrer aux animaux du centre et à l'étude de la science plutôt qu'à ses relations de l'école. Bien sûr, au fur et à mesure que Fei Shuāng grandissait encore il devint plus « urgent » aux yeux de la famille tenant le centre, de lui trouver une compagne afin qu'il perpétue sa lignée, mais malheureusement toutes les tentatives de reproduction restèrent infructueuses...

De son côté, Yāo poursuivit des études scientifiques dans l'espoir de trouver le moyen de favoriser la naissance de pandas et d'ainsi avoir la descendance de Fei Shuāng, car son compagnon allait bientôt atteindre un âge trop avancé pour pouvoir continuer à se reproduire... mais tous les efforts du jeune docteur furent vains, et il perdit bientôt son ami sans que Fei Shuāng n'ai donné de « relève » à son espèce. Réellement touché par cette perte de son ami animal, le jeune homme s'évertua à recréer génétiquement des embryons de panda à partir de prélèvement sanguin et d'ADN faits sur la dépouille de son compagnon mort et qu'il préservait avec un système de réfrigération très utilisé en sciences. Mais les années passant, les résultats n'étaient pas très concluants : il parvenait à recréer certaines parties animales mais pas la créature en entier... les progrès scientifiques de cette époque n'étaient pas encore assez avancés pour permettre la concrétisation de son projet, et ces recherches durèrent encore dix ans de plus avant qu'il ne parvienne enfin à synthétiser les gênes de panda et à les assimiler à des tissus organiques qui donnèrent naissance à des embryons vivables, l'un d'eux grandissant de manière naturelle jusqu'à la naissance d'un jeune bébé panda au sein du laboratoire. Le petit animal fut alors nommé Yôu.


   Chine, quelque part au pied des montagnes Qionglai au Sichuan, il y a dix-huit ans.
Les cris d’une petite fille qui vient de naître, résonnent dans la pauvre masure villageoise de la famille Chai... et le père sort immédiatement en faisant un geste las et agacé traduisant toute sa frustration de paysan sans le sou : une fille ne lui sera absolument d’aucune utilité à l’avenir, ce n’est qu’un poids, une bouche de plus à nourrir à qui il devra également trouver un mari -qu’il faudra payer bien entendu- s’il veut pouvoir s’en débarrasser un jour ! Il a déjà cinq filles, n’était-ce pas suffisant ?! Pourquoi diable sa femme ne pouvait-elle pas lui donner un troisième fils ?! Là au moins, cela aurait été une paire de mains supplémentaire pour l’aider aux champs...
La mère, elle, ne se préoccupe plus des lamentations de son époux grincheux, car elle sait qu’au fond ce vieux bougon aimera sa petite fille. Elle se contente alors de regarder avec émerveillement la petite frimousse adorablement fripée de la nouvelle-née en caressant ses rares cheveux sombres et encore humides : fille ou garçon, peu lui importe, c’est son enfant. Son huitième enfant, mais elle l’aimera tout autant que les précédents, d’un amour maternel sans faille.
La sage-femme prend alors le bébé des bras de la mère épuisée et s’en occupera jusqu’à ce qu’elle soit en mesure de prendre le relais, après avoir repris des forces. En attendant, elle sort de la chambre pour aller montrer le bébé à ses sept frères et sœurs qui portèrent tout de suite leurs grands yeux curieux sur la petite Fán, s’exclamant immédiatement sur sa « laideur », ses « malformations », son « air maigrichon et fripé »... c’est la coutume lorsqu’un enfant voit le jour dans ces petits villages perdus. La même coutume qui fait que la mère a choisi ce nom de Fán, par superstition : plus l’enfant est beau et en bonne santé, plus tout le monde devra le dénigrer, faire comme si le bébé était parfaitement ordinaire et sans originalité, simuler même qu’il ait tous les défauts de la terre, tout cela afin que les démons ne soient pas tentés de venir le chercher et de lui ôter la vie trop tôt.

Fort heureusement, ce rituel d’exclusion ne dura que quelques jours le temps d’avoir la certitude que l’enfant ne mourrait pas dans l’immédiat, et le bébé trouva bien vite sa place au sein de cette famille nombreuse, chouchoutée par ses sœurs comme une poupée, admirée par ses frères comme un petit joyau précieux. Par ordre d’âge, les cinq filles avaient pour noms Fei Lan -3 ans-, Tien Shue -6 ans-, Shù Nan -10 ans-, Li Fu -13 ans- et Mai Lin -15 ans. Les frères, eux, se prénommaient Cho -13 ans, le jumeau de Li Fu- et Len Yue -17 ans.
Fán eu donc une enfance plutôt heureuse, rude de par la pauvreté de ses parents et le manque d’éducation -les enfants n’allant pas à l’école- mais agréable car elle restait la petite cadette insouciante et protégée de la famille : ses deux grands frères étaient toute la journée aux champs avec leur père pour l’aider. Pendant ce temps, ses sœurs aînées aidaient leur mère dans la maison pour le ménage, la préparation des repas, le lavage ou le rapiéçage des vêtements. Chacune avait une tâche à sa mesure, selon ses capacités, et jusqu’à l’âge de 4 ans, Fán fut donc dispensée de ces efforts ménagers. Par la suite, elle s’attela peu à peu à de menus travaux à la portée de son âge et de sa petite taille, que sa mère lui expliquait patiemment... ramasser le linge sale pour le porter avec elle jusqu’à la rivière, laver les pommes de terres à l’eau vive, positionner sur la haute table, en grimpant sur une chaise, les différents couverts et les assiettes pour le repas. L’enfant souriante se pliait alors joyeusement à ces corvées quotidiennes sans se plaindre, comme les autres, et la survie de la famille tenait à ces liens forts d’entraide tissés entre ses membres.

En grandissant, la petite fille devint plus espiègle, balayant les soucis d’argent familiaux d’un rire innocent et sans doute inconscient, sans se soucier le moins du monde des difficultés matérielles. Les aînés, eux, prenaient en charge ces problèmes avec plus de sérieux et s’étaient mis d’accord entre eux pour épargner les « petites » qui regroupaient alors Fán, âgée de 7 ans, et ses deux sœurs Fei Lan, 10 ans, et Tien Shue, 13 ans, afin de préserver encore un peu plus longtemps leur enfance, celle qu’eux-mêmes avaient peu goûtée par le passé. Le plus grand des deux frères allait bientôt se marier avec la fille d’un autre paysan du village voisin, plus riche que la famille Chai. Cela rapporterait un peu de fonds et de matériaux pour subvenir aux enfants restants, mais également une main d’œuvre en moins pour les travaux des champs : Len Yue aurait ses propres terres à travailler et plus assez de temps pour aider son père car il serait dorénavant au service de son beau-père, jusqu’à la mort de celui-ci. Quant à Mai Lin, l’aînée des sœurs, elle avait déjà été mariée cinq ans après la naissance de Fán et vivait à présent bien loin de chez eux. Puis Li Fu était à son tour en âge d’être épousée et elle avait un bon parti en vue, mais cela exigerait de nombreuses dépenses que la famille n’était pas certaine de pouvoir financer. Enfin, il y avait Shù Nan qui le serait bientôt elle aussi... Car le mariage était une institution très respectée pour eux, littéralement indispensable à leur survie et tellement ancrée dans leurs mœurs que la famille n'envisageait même pas de s'en dispenser.
Seulement cela faisait tant de filles à caser... le père de Fán ne savait plus où donner de la tête ! Donner ses filles à des époux convenables, une fois l’âge légal atteint, sans dépenser des fortunes, relevait de l’impossible ! Heureusement, il avait encore Cho, son deuxième fils, qui l’aidait toujours et le soutenait. Quand il partirait, tout serait encore plus difficile... et l’homme ne voulait pas y songer. Il avait déjà depuis longtemps cessé de faire l’amour à sa femme par crainte de la venue au monde d’un autre enfant, car la contraception n’était pas un procédé courant dans ces villages reculés : si on couche, on assume l’enfant à naître quelques soient les circonstances. Sans compter qu’il enfreignait déjà la loi sur la politique de l’enfant unique instaurée en Chine depuis bientôt soixante ans. Alors pas question d’avoir un neuvième enfant ! La mère de Fán, elle, ne s’en plaignait pas trop, déjà comblée par tous ses « petits » comme elle les nommaient affectueusement, quelque soit leur âge avancé.

Plus les années passaient, plus leur situation devenait précaire... les deux plus grandes filles avaient été mariées, bien dotées au point de presque ruiner leurs parents, à peine renfloués par Cho qui venait à son tour de quitter la maison : sa jumelle lui manquait terriblement et il avait décidé d’aller la rejoindre pour travailler au service du beau-père de la jeune mariée. Il envoyait régulièrement un peu d’argent à ses parents pour les aider et se faire pardonner son départ qui, il le savait, les avait mis en difficultés. Il restait donc les trois plus jeunes filles à la maison, dont Fán, âgée de 10 ans maintenant, qui restait la plus insouciante mais également la plus rafraîchissante par sa bonne humeur constante. Leur « petit rayon de soleil » comme l’appelait sa mère. Le père lui, s’offusquait parfois de l’indifférence de sa fille à l’égard de leurs problèmes, lorsqu’elle s’évadait à travers champs et disparaissait toute la journée en s’épargnant les corvées ménagères, pour ne rentrer que le soir, couverte de terre et de la paille plein les cheveux, comme si elle était allée « se rouler on ne sait où » tel un animal. Sous les réprimandes ombrageuses, la petite fille se contentait de prendre un petit air contrit adorable, peinant à ne pas sourire devant la colère de son père, puis se faisant pardonner d’un doux baiser déposé sur la joue mal rasée avant de filer dans sa chambre qu’elle partageait avec ses sœurs... Vaincu par une telle joie de vivre et la frimousse craquante de sa cadette, l’homme ne se sentait alors capable que de soupirer, découragé mais consolé par son épouse qui tentait chaque fois de lui montrer les bons côtés d’un tel caractère pétillant... ce à quoi le père répondait invariablement :
« Que Bouddah me vienne en aide le jour où je devrais la marier celle-là ! »

  Bifengxia, à la même époque.
La réussite scientifique du Docteur avec la naissance du panda le fit se décider à pousser encore plus loin ses expériences génétiques tout en continuant d'étudier le jeune animal en captivité. Mais cette passion pour la recherche le faisait malheureusement négliger sa vie privée et jusque là il n'avait lié de relation avec aucune femme susceptible d'accrocher son cœur... à l'aube de la quarantaine il était donc loin d'avoir l'idée de se marier avec qui que ce soit ou même d'avoir un enfant, au grand damne de ses grands-parents qui se languissaient d'avoir des petits êtres à cajoler comme tous grands-parents qui se respectent. C'est à peu près à cette époque que Yāo perdit sa mère, âgée de 68 ans seulement, mais qui depuis toujours avait eu une constitution fragile. Cette nouvelle constatation de la courte durée de vie des personnes qui lui étaient proches, l'incita à tenter une nouvelle expérience destinée à satisfaire autant le désir de ses grands parents d'avoir un enfant à s'occuper, que son propre désir de créer la vie pour palier au manque que le décès récent de sa mère lui avait causé. Se basant alors sur l'évolution du jeune panda tout à fait sain, il créa son premier hybride, croisement entre un embryon humain provenant d'une jeune femme qui par nécessité en avait fait don contre rémunération, et les gênes de panda qu'il avait soigneusement étudiés toutes ces années.

C'est ainsi qu’un jeune pet vit le jour, dans le même laboratoire qui avait donné naissance au petit panda : un bébé humain pâle, aux yeux vert émeraude hérités de sa mère génétique et au corps tout en finesse et en rondeurs, mais doté en plus de deux belles oreilles noires, apparues parmi ses cheveux aussi blancs que la neige, et d'une douce queue ronde de la couleur inverse de ses oreilles. Le petit nouveau-né fit la fierté de son « père » et créateur et après les premiers jours de tests effectués sur l'enfant au laboratoire, il fut confié aux grands-parents de Yāo qui l'élevèrent pendant deux ans sous la surveillance de l'homme qui l'avait créé. Ils décédèrent malheureusement de vieillesse peu de temps après, laissant le petit pet avec son père qui le ramena au laboratoire afin de l'avoir plus aisément près de lui sans délaisser son travail. Le Docteur avait beaucoup d'affection à l'égard de l’hybride, mais malgré toute l'humanité dont il pouvait faire preuve vis-à-vis de lui, il voyait plus le jeune enfant comme sa « création », comme une expérience scientifique, plutôt que comme son « fils » ou comme un jeune être vivant ayant besoin de l'affection de ses parents... tout du moins c’est ce qu’il croyait et se répétait inlassablement afin de ne pas trop s’attacher à ce petit être qui ne serait que le premier d’une longue série d’expériences.

Le petit hybride sembla d'abord identique à n'importe quel autre bébé venant de naître, dormant beaucoup et se réveillant toujours la nuit en pleurant lorsqu'il avait faim ou lorsqu'il avait besoin de sentir la présence de quelqu'un près de lui... rien de bien anormal dans tout cela au contraire, et dans ces cas-là Yāo avait pris pour habitude de réunir le petit panda du labo et l'enfant afin qu'ils s'habituent l'un à l'autre comme lui-même et Fei Shuāng l'avait fait des années plus tôt. Mais petit à petit, la santé de l’hybride se détériora, sans raison apparente au fur et à mesure que les mois et les années passèrent... jusqu’à se conclure par la mort du jeune pet. Perturbé par cet échec et cette perte, Yāo mis quelque temps à s’en remettre avant de reprendre ses recherches, faisant venir des cobayes de tout le Sichuan en échange de paiements comptants versés aux familles dans le besoin : nombre d’entre elles avaient trop de bouches à nourrir pour refuser de se séparer d’un de leurs enfants, la conscience passant alors au second plan devant l’appât et la nécessité du gain...


   Qionglai, il y a trois ans.
Fán débarqua dans la maison, essoufflée, trempée des pieds à la tête, mais heureuse de s’être dépensée toute la journée : à quinze ans, elle agissait toujours comme une enfant insouciante, un véritable garçon manqué qui ne se formalisait d’aucune bassesse, d’aucune saleté, capable de sauter toute habillée dans la rivière et d’y nager pendant des heures, sous prétexte d’honorer un pari lancé par l’un des gamins du village. Ce jour-là était comme les autres et après avoir rigoureusement fait ses corvées matinales, elle avait disparu dans ses escapades régulières, avide de liberté, curieuse de tout et de tout le monde. Les filles de son entourage ainsi que ses sœurs convoitaient sans trop se l’avouer son indépendance et son manque de sérieux, tandis que les garçons, eux, convoitaient bien autre chose lorsqu’elle passait devant eux, comme en ce jour, ses vêtements clairs détrempés collant son corps svelte et déjà formé d’adolescente, aux courbes discrètes mais très tentantes, visibles en transparence sous les tissus légers. La jeune effrontée, qui savait parfaitement l’effet qu’elle produisait en agissant de la sorte, se cachait pourtant derrière une innocence feinte, jouant l’ingénue pour échapper à tout traquenard qui aurait pu compromettre sa vertu : elle aimait se jouer du désir, mais son père ne lui aurait jamais pardonné d’aller au bout des fantasmes qu’elle éveillait chez ces jeunes hommes, ce qui au fond convenait très bien à Fán... elle était futée et ne souhaitait pas le moins du monde « se retrouver en cloque » d’un paysan qu’elle n’aurait aucune envie de marier. Mieux valait donc, selon elle, attendre d’être en âge pour le faire et surtout « d’avoir trouvé le bon ».

Malheureusement, elle ignorait encore que ce soir-là serait le dernier de sa liberté... ses parents n’étaient pas seuls lorsqu’elle rentra alors, reprenant son souffle en jetant un regard étonné et curieux aux deux étrangers assis à la table de la cuisine et qui la regardaient eux aussi avec une attention accrue par sa tenue indécente. Le plus étrange sans doute, ce qui commença de l’alarmer et de lui faire comprendre que quelque chose de grave devait se produire, fut que son père n’eut pas la moindre réaction face à ses vêtements moulant trop visiblement son corps... alors qu’en temps normal il n’aurait jamais manqué de bondir de sa chaise et de la couvrir immédiatement d’une couverture en l’incendiant proprement et en la sermonnant sur son « comportement intolérable, indigne d’une jeune fille de son âge » ! En particulier face à deux inconnus...
L’un d’eux se leva, tirant sa chaise sans bruit avant de prononcer son nom, s’assurant ainsi de l’identité de Fán. Face à lui, son père et sa mère gardaient les yeux baissés, comme honteux, un sac fermé posé devant leurs mains jointes fébrilement sur la table. La jeune fille interrogea ses parents, en vain, ceux-ci gardant un silence profondément gêné à l’exception de sa mère qui ne put retenir ses larmes en s’accrochant plus fortement à la main de son époux pour supporter cette épreuve, incapable de lever les yeux sur sa fille sans craindre de revenir sur leur décision à la seconde même : ils n’avaient pas le choix... Tien Shue était finalement en âge de se marier et un riche propriétaire terrien d’un village avoisinant avait jeté son dévolu sur elle, mais la dot à offrir dépassait leurs moyens de façon considérable, même si à l’avenir cette alliance leur assurerait un avenir plus prospère. Fei Lan suivrait elle aussi cette voie dans deux ans, sans qu'ils soient encore certains d’y parvenir sans sombrer dans la misère... et ils n’étaient pas en mesure de faire de même pour Fán en attendant ses vingt ans. Le père avait aussi cherché à se convaincre que sa « petite sauvage » ne serait jamais heureuse en mariage, et qu’aucun homme ne la supporterait dans son indépendance... Quant à la mère, anéantie, elle se pliait à la volonté de son époux sans plus chercher à trouver des arguments qui de toute façon ne le ferait pas changer d’avis, bien trop consciente de leur détresse financière pour refuser la somme d’argent que les deux étrangers venaient de leur offrir en échange de la vie d’une de leurs filles. D’autant plus qu’ils leur avaient assuré qu’elle serait bien traitée, qu’aucun mal notable ne lui serait fait et qu’elle trouverait une nouvelle famille pour l’accueillir après son passage au laboratoire du Docteur Yāo Guài, qu’il était un homme bon et que leur famille n’était pas la première qu’il aidait de la sorte en prenant à sa charge l’existence de la jeune fille.

Mais tout cela, Fán l’ignorait et derrière l’apparence de ces bonnes intentions, les deux hommes s’étaient abstenus de mentionner le fait que la jeune fille serait soumise à des expériences visant à l’hybridation. De même que la « famille » qu’elle trouverait à sa sortie du labo n’était autre que la domination d’un maître ou d’une maîtresse, après son transfert au Japon, si l’expérience était une réussite.
Quand l’homme s’étant levé s’approcha d’elle et la saisit par le bras, Fán se débattit en appelant à l’aide sans comprendre ce qu’il se passait, criant le nom de son père et de sa mère qui se recroquevillèrent sur leur chaise sans intervenir, déchirés par cette séparation tandis que les deux étrangers trainaient leur fille à l’extérieur en l’emmenant loin d’eux et de leur misère à peine soulagée par quelques billets bien rangés au fond du sac.


   Bifengxia, une semaine plus tard.
Lorsque Fán ouvrit les yeux, allongée sur le ventre, sur le lit anonyme d’une chambre aseptisée, un mal de crâne terrible lui vrillait le cerveau et tout son dos la faisait atrocement souffrir le martyre, au point de la dissuader de faire le moindre mouvement. Ses fines mains se refermèrent violemment sur les draps, quand elle tourna malencontreusement la tête de côté et qu’une chose parmi ses cheveux lui arracha un cri de douleur à peine étouffé par l’oreiller... après quelques secondes de ce tiraillement intolérable, elle osa enfin lever sa main afin d’aller effleurer de ses doigts la dite-chose, et c’est avec une exclamation terrifiée qu’elle put constater la présence d’une oreille ronde, au poils doux et courts, émergeant à droite de son cuir chevelu auquel elle était rattachée par une série de points de suture infiniment douloureux. La présence de la deuxième oreille, la gauche cette fois, ne fit que concrétiser ses craintes les plus enfouies, bien qu’elle ne comprenne pas encore totalement cette transformation... elle n’avait aucun souvenir de son arrivée au laboratoire, ni des opérations subies ces derniers jours qui avaient amené ce résultat, et la seule chose dont elle se rappelait avec certitude était le visage décomposé de ses parents, pleurant sur le sort auquel ils condamnaient leur dernier enfant.
Mais ce qui tira finalement des larmes aux grands yeux noirs de la jeune fille, fut la découverte de sa queue, aussi ronde et douce que ses nouvelles oreilles, greffée à la base de sa colonne vertébrale et qu’elle senti même remuer sous ses doigts par une quelconque impulsion involontaire de son système nerveux. Le sanglot qui lui noua aussitôt la gorge l’empêcha de formuler la moindre question, quand bien même personne n’était présent pour y répondre, et elle enfouit son visage dans son oreiller pour y pleurer jusqu’à épuisement... elle se répéta inlassablement pour se rassurer, avec néanmoins peu de conviction, que son sort actuel était favorable à sa famille, qu’elle devrait en être heureuse, s’en contenter et ne pas leur en vouloir car si ses parents avaient su ce qui allait réellement advenir d’elle, ils n’auraient certainement jamais accepté de la vendre...


   Japon, MS-Town, il y a quinze jours.
Trois ans... cela faisait déjà trois ans qu’elle était devenue ce que l’on appelait communément un « pet ». Une hybride d’humain et de panda. L’une des rares expériences du Docteur Yāo Guài qui ait survécu aussi longtemps, les autres s’étant montrés trop faibles pour supporter la transformation, que ce soit physiquement ou bien psychologiquement. Peut-être avait-elle survécu grâce à son caractère impétueux, libre malgré les entraves ? Ou peut-être car elle essayait toujours de voir le positif, même dans les aspects les plus sombres de sa nouvelle existence ? Peut-être encore car ses deux premières années en tant que pet avaient été prises en charge par le Docteur lui-même. Il avait pris soin d’elle comme un père l’aurait fait de sa fille, très fier de sa création. Il lui avait fait découvrir beaucoup de choses sur sa nouvelle nature, lui avait appris à s’habituer à ses nouvelles réactions physiques, ses nouvelles envies nées du désir et de l’instinct animal coulant dorénavant dans ses veines suite aux modifications génétiques subies par son ADN. Et Fán s’était plus ou moins volontiers prêtée à cette instruction, acceptant petit à petit sa nature jusqu’à ne plus s’émouvoir du moindre petits mouvement de ses oreilles ou de sa queue de panda : ils faisaient partie intégrante de son corps dorénavant. Pourtant, elle s’en étonnait toujours dès qu’elle croisait son reflet dans un miroir, sans cesse surprise de remarquer une nouvelle fois ces deux appendices noirs remuant dans ses cheveux blancs... un tel contraste avec son ancienne apparence qu’elle agissait souvent tel un chat, fasciné par son image reflétée durant de longues minutes avant que son esprit curieux ne s’aventure vers autre chose.

Elle n’avait été transférée au Japon que trois semaines auparavant à la demande d’une fourrière de MS-Town recherchant un type de pet bien spécifique : une jeune femme était venue leur passer commande d’une hybride de panda... Fán étant pour le moment la seule de son espèce encore en vie, on lui avait fait quitter le laboratoire sans attendre, accompagnée du Docteur. Elle croyait au début que c’était car il répugnait à se séparer d’elle, qu’il lui portait une telle affection paternelle qu’il n’avait pas eu le cœur à la laisser partir seule dans cette ville étrangère... du moins, elle se disait cela pour se rassurer, car le scientifique n’avait pas daigné lui en expliquer les raisons.
Ce n’est qu’une fois arrivée dans le laboratoire japonais les accueillant, que Fán comprit la réalité des choses : le Docteur avait décidé de lui-même se charger d’effectuer une nouvelle opération sur elle, à la demande de ses futures maîtresses, peu enclin à laisser un autre chirurgien poser les mains sur sa création. Effrayée par l’idée de passer à nouveau sur la table de billard, d’autant plus lorsqu’elle compris la nature de l’opération en question, la jeune pet tenta bien de fuir cette perspective mais, seule contre une ribambelle de médecins habitués de la chose, son sort ne lui appartenait déjà plus... trois jours plus tard elle s’éveillait avec difficultés d’un sommeil létargique, sous la rude observation d’un groupe de scientifiques, avec « quelque chose » de plus entre ses cuisses... si la première fois, ses attributs de panda l’avaient surtout terrifiée avant qu’elle ne les accepte, cette fois fut tout autre : la présence d’un sexe masculin en lieu et place de son pubis féminin l’horrifia ! Qu’avaient-ils fait d’elle ?!... Et dire qu’elle ne saurait plus jamais ce que c’est d’être une vraie femme, d’être prise par un homme « normalement »... en larmes, elle en vint même à se haïr de n’avoir pas succombé à cette tentation lorsqu’elle en avait encore la possibilité. Maudissant sa raison qui l’avait détournée de la passion, si tentante, si accessible lorsqu’elle avait quinze ans...

Les derniers quinze jours de sa vie en laboratoire furent un véritable supplice. Elle ne donnerait jamais son pardon au Docteur pour cette monstruosité qu’il avait fait d’elle, bien que malgré sa colère elle lui porte encore des bribes d’affection, sachant intérieurement que cet homme, au fond doux et gentil, n’avait d’autre passion que la science et qu’il n’avait aucunement agit avec perversité ou méchanceté : cette dernière opération n’était qu’une expérience de plus pour lui et elle restait sa création favorite. Pour cette unique raison, Fán tenta de ne pas se montrer agressive envers Yāo, d’autant que ce n’était pas dans sa nature malgré quelques légères crises de colère ou caprices. Elle ne chercha pas non plus à savoir pourquoi les femmes qui allaient l’acheter avaient demandé une telle opération... elle essaierait de leur poser la question directement. Juste pour comprendre, pour apprendre à vivre avec car elle ne pouvait rien changer. Elle devait juste attendre... attendre, dans l’ennui et l’incompréhension, d’être enfin transférée à la fourrière où le Docteur lui avait dit qu’on viendrait la chercher.



Codage par Fan



Edit Admin Shuhan :
Bienvenue à toi sur le forum ^^
Très belle fiche qui est validée, amuse-toi bien avec nous !

. . . . . . . . . .
Shuāng Yǒu Fán [Hybride Femelle - Panda] 210
Fan Fan Panda:
Page 1 sur 1

 :: Personnages :: Cartes d'identité :: Cartes de séjour validées :: Cartes de séjour Hybrides
Shuāng Yǒu Fán [Hybride Femelle - Panda]